Le sélectionneur national, Aliou Cissé, a le triomphe modeste à l’heure de savouer la deuxième qualification historique du Sénégal à une phase finale de Coupe du monde. S’il a le sentiment de réaliser quelque chose de «grand», le sélectionneur national pense qu’il n’y aura pas de répit pour améliorer l’équipe sur le plan technico-tactique lors des prochaines échéances. Dans cet entretien accordé à la presse sur le chemin du retour de Polokwane, Aliou Cissé revient sur le parcours et repond sur les critiques formulées à l’endroit du jeu des Lions.
La qualification : «une grande fierté»
Je ne sais pas si je suis entré dans l’histoire du football sénégalais, mais je peux dire que je suis un garçon chanceux, un garçon béni. C’est vrai que participer pour la première fois à une Coupe du monde en tant que capitaine c’était quelque chose de très grand. aujourd’hui qualifier l’équipe en tant que entraineur aussi c’est une grande fierté. Donc, je tiens vraiment à féliciter les joueurs.Sans eux rien n’aurait pas pu être possible. Ils ont bataillé difficilement,ils ont su etre prêt sur tous les domaines pour pouvoir apporter cette qualification au Sénégal. Mais il faut féliciter aussi le peuple sénégalais qui a toujours été derrière nous même dans les moments les plus difficiles. Quand tout semblait perdu le peuple était derrière nous. Je leur dédie cette victoire. Nous leur donnons rendez-vous le 14 novembre prochain pour que dernier match soit vraiment une fête entre le peuple et l’équipe nationale du Sénégal.
«La force de l’équipe c’est la solidarité et l’ambition de…»
La force de l’équipe c’est la solidarité, l’ambition de vouloir participer coute que coûte à une deuxième coupe du monde. Pour ces garçons-là pour cette génération-là, c’était un tournant de leur carrière internationale, c’était le moment où jamais, c’était une grosse motivation pour eux. Ils savaient qu’il y avait une possibilité pour y aller et c’est vrai que quand on est sorti de notre match contre le Burkina Faso beaucoup de gens ont douté de notre force de caractère,de notre qualité de cette possibilité que l’on avait de pouvoir se qualifier. Deux journées, après les garçons l’ont fait et je les félicite.
«Montrer au monde entier que le Sénégal à sa place à la Coupe du monde»
(France-Sénégal pourquoi pas si le scénario se passe comme en 2002, on est OK. Là actuellement ce qui est important c’est que les garçons savourent cette qualification. Nous notre génération à savoir Lamine Diatta Tony Sylva et d’autres ont écrit leur histoire, maintenant c’est à eux d’écrire leur histoire. C’est à eux de montrer au monde entier que le Sénégal à sa place à la Coupe du monde. Je pense que tout le continent attend que le Sénégal y soit, vraiment je les félicite.
Choix et stratégie de jeux : «On a eu une vision de constituer un groupe fort»
Les critiques comme je l’ai dit font partie de ce métier-là. Avec beaucoup d’humilité je crois que je connais le travail. Ce groupe là grandit et fait partie des meilleurs du continent. J’en profite pour féliciter mon staff technique, le staff médical, les intendants parce qu’ils font partie aussi de cette performance. On a eu une vision de constituer un groupe fort avec des joueurs. On a eu le courage d’apporter des ruptures, se passer d’autres joueurs qui n’entraient pas dans notre philosophie. On a eu notre méthode, notre état d’esprit. L’état d’esprit qu’on voulait que les joueurs aient dans cette équipe nationale. Maintenant beaucoup de gens parlent mais ne savent pas ce qui se passe à l’intérieur de ce groupe-là. C’est important. Avant de parler du futur et du présent, il faut d’abord savoir ce qui s’est passé. Quand j’ai pris l’équipe en 2015, beaucoup de choses se sont passés et on a fait du chemin.
«Difficile de mettre en place un fond de jeu»
En un moment donné, il fallait se passer de certains joueurs
Avec mon staff, nous travaillons durement pour améliorer les conditions de l’équipe, pour améliorer l’équipe sur le plan technico-tactique. Parfois ça prend du temps. L’équipe nationale du Sénégal et même une équipe nationale tout court, c’est difficile de mettre en place un fond de jeu.
Ce sont des garçons qu’on a souvent tous les quatre ou cinq mois. Ce n’est pas évident de trouver les automatismes. Je ne me dédouane pas, je suis conscient qu’il y a encore du travail. Nous allons continuer à conserver les acquis de cette équipe et essayer de chercher les joueurs qui sont capables de nous renforcer.
Pour renforcer l’effectif ? On n’a pas encore de noms. C’est juste des projections. Sur le plan de la qualité et de la quantité il y a assez de très bons joueurs. Je pense que si nous devons progresser, cette évolution peut se faire en interne déjà. Après on verra si par la suite on aura la possibilité de nous renforcer sur quelque domaine on ne se gênerait pas de le faire.
Dans le football, nous sommes conscients que les choses peuvent aller très vite. Je le répéte au soir du match Ouagadougou tout le monde nous voyait éliminé. Pour vous dire que dans le football il ne faut jamais avoir autant de certitude. Quand je vois les gens parler avec autant de certitudes, je me pose la question. Le football ce n’est pas des mathématiques.
On avait bien entamé ces éliminatoires et le deuxième match en Afrique du Sud il y a un an a plombé notre dynamique de victoires. Ce groupe là a envie d’écrire son histoire. Elle devrait aller à la Coupe du monde. Ils l’ont fait. Maintenant il faut aller à la Coupe du monde pour exister.
C’est une autre manche, ça ne sera pas facile. Mais la coupe d’Afrique sera aussi importante. Quand on est compétiteur, on a faim, on a envie de participer à toutes les compétitions, on a aussi un groupe qui envie de gagner les compétitions, de porter le maillot national. On a un groupe qui a envie grandir, de tirer le football sénégalais vers le haut. Il n’y aura pas de répit, il n’y aura pas de vacances tant que les objectifs ne sont pas atteint.
«On manque de maitrise collective»
Le groupe doit progresser sur plusieurs domaine. Avec la qualité individuelle des joueurs que nous avons, nous devons etre capable en un moment donné de mettre ces qualités individuelles un peu plus au service du collectif. Sans pour autant négliger l’aspect individuel.
Par moment dans les matchs, ce sont les qualités individuelles qui font la différence. Par moment dans le jeu, on manque de maitrise collective et là-dessus on devrait progresser. On devrait aussi gagner un pu plus en maturité et en intelligence dans le jeu. Maintenant on en parle, on discute et on échange.Mais la difficulté en équipe nationale, c’est cela. Je suis en poste depuis bientôt deux ans et démi. Les gens pensent que c’est 40 matchs ou 45 matchs. Ce n’est même pas la moitié du championnat de France ou du championnat d’Angleterre. Je ne me dédouanne pas mais en 21 matchs, il est difficile de jouer comme le Barça. Il est difficile de trouver une cohésion et de trouver un effectif aussi huilé. Donc, il faut laisser du temps à l’équipe. Les joueurs sont conscients du travail à faire, la marge de progression que nous avons. Nous tenons le bon bout et il faut continuer comme cela.
Source : Sud oneline