Algérie: retour sur une journée de mobilisation inédite contre la candidature de Bouteflika

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«Le peuple ne veut ni de Bouteflika ni de Saïd(le frère du président)», criaient les manifestants sortis à Alger dès l’après-midi, par milliers, bravant l’interdiction de manifester dans la capitale effective depuis 2011. Une source policière parle de 7000 manifestants rien qu’à Alger, alors que d’autres sources parmi l’opposition parlent de 100000, des chiffres impossibles à vérifier.

Internet perturbé, les autorités sur le qui-vive

Tôt dans la matinée, des dizaines de camions de la police antiémeute se sont déployés dans Alger centre. Quelques personnes sont interpellées vers10heures aux alentours de la place de la Concorde, ex-1er-Mai. La police surveille les bouches de métro, les places et les arrêts de bus, le plan est d’étouffer tout rassemblement. Il faut dire que l’appel anonyme lancé sur les réseaux sociaux inquiète les autorités, qui se retrouvent face à des meneurs invisibles. D’ailleurs, durant toute la journée de ce vendredi, le débit Internet a été perturbé, ainsi que les réseaux des trois opérateurs de téléphone. Même les imams ont été instruits à travers le pays par le ministère des Affaires religieuses d’axer leurs prêches sur «la contestation pacifique» et les «désastres de la fitna(la discorde)», des messages sur les réseaux sociaux de religieux salafistes prévenaient les Algériens contre le fait de sortir dans la rue et de «contester le gouvernant».

Détermination

Mais aujourd’hui, à Annaba, Constantine (est), Touggourt, Adrar (sud), Oran, Tiaret, Relizane (ouest), Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa (Kabylie), des milliers d’Algériens ont manifestés, dans le calme et sans aucun débordement contre l’option du pouvoir de maintenir Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, malgré son état de santé fragilisé par un AVC en 2013. Bouteflika qui, pendant ce temps, s’apprête à quitter le pays pour prendre la direction de Genève pour un «court séjour» médical, selon un communiqué de la présidence de la République. À Alger, donc, dès la fin de la grande prière de l’après-midi, femmes et hommes de différents âges et d’opinions diverses sont descendus vers les grands axes de la capitale, certains groupes ont marché sur le Parlement pour y tenir un sit-in contre «la maffia» au pouvoir, selon les slogans chantés à tue-tête. Face à la……

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