Le cinéaste franco-sénégalais, récompensé pour la deuxième fois au Fespaco avec le prix de l’Etalon du Yenenga, a réaffirmé son attachement à sa double culture dans un entretien avec le journal Enquête.
«Je fais partie de ces personnes et on est de plus en plus nombreuses qui sont attachées à différents endroits. Si je dois dire les choses vraiment, je suis très attaché au Sénégal. Et je suis très attaché à la France», explique le cinéaste.
Selon Alain Gomis, c’est le Sénégal qui l’a accueilli à bras ouverts quand il a commencé à faire du cinéma.
« Avec la France, je dirais que j’ai un rapport plus conflictuel, y compris à partir du moment où j’ai commencé à faire du cinéma. Le Sénégal m’a accueilli et m’a reconnu comme cinéaste sénégalais. La France, il a fallu qu’effectivement qu’il y ait ce prix à Berlin pour qu’à France 24, ils disent le Français (rires). Des amis m’ont appelé pour me dire : ‘’Ah bon tu as vu ? T’es devenu français !’’, a expliqué Alain Gomis dans un entretien avec le journal Enquête.
M. Gomis explique avoir été « un peu piqué aussi quand il a entendu que la chaine française le présente comme un français après son sacre ».
« J’ai dit alors c’est maintenant qu’on me voit comme un Français », ajoute-t-il.
Alain Gomis pense que sa présence au Fespaco est significative.
« Ce n’est pas rien si aujourd’hui on est au Fespaco. On aurait pu attendre Cannes. Tout le monde me dit toujours, vous avez déjà eu l’étalon, maintenant la prochaine étape c’est Cannes. Comme si c’était la panacée. A nous dire quels sont les endroits importants. Moi, je ne pouvais pas aller à Cannes, parce qu’il me fallait être là au Fespaco. C’était quelque chose qu’il m’était important d’affirmer », soutient le cinéaste qui a été récompensé de l’Etalon du Yenenga, la plus grande distinction du cinéma africain.