Face au retard pris par le chantier de la smart city, les autorités Sénégalaises ne dissimulent plus leur agacement, lequel pourrait bien, sous peu, sonner le glas du Wakanda rêvé par Akon. Ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang semble déterminé à siffler la fin de la récréation si l’artiste Akon ne respecte pas ses engagements avec l’État du Sénégal dans le cadre de son méga projet Akon City. « Une évaluation détaillée du projet Akon City a été demandée à la Sapco (Société d’Aménagement et de Protection des Côtes) et devrait être disponible sous peu. En fonction de ce qu’elle établira, nous n’hésiterons pas à en tirer les conséquences. D’autres opérateurs sont intéressés par cette zone et nous ne prendrons pas le risque de nous faire plomber par un opérateur, fût-il sénégalais, dont le projet n’a pas avancé d’un pouce » a t-il fait savoir.
Akon City, sorte de Wakanda, censée voir le jour à Mbodiène semble avoir du plomb dans l’aile. La première phase de la ville, qui comprend des routes, un campus, un centre commercial, des résidences, des hôtels, un poste de police, une école, un centre de traitement des déchets et une centrale solaire, devait être achevée fin 2023.
Mais après de multiples retards, peu de choses semblent avoir changé sur le terrain depuis la cérémonie de lancement en 2020.
Une situation qui agace Mame Mbaye Niang qui précise que « certes, la pandémie a eu des répercussions négatives sur le secteur touristique, mais elle ne saurait justifier le retard observé sur ce projet, indique-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique. D’autres investisseurs sur place ont fait leurs preuves par le passé. Le groupe Riu, par exemple, avait signé un accord pour la construction d’un complexe hôtelier juste avant la pandémie et celle-ci ne l’a pas empêché de respecter les échéances fixées. Les documents signés avec Akon sont très clairs en ce qui concerne les délais de réalisation, et les deux parties se doivent de respecter leurs obligations respectives. S’agissant d’Akon, celles-ci prévoient le paiement intégral du ticket d’entrée et le respect du calendrier fixé pour la réalisation de la ville« .
Sur ce volet financier, Jeune Afrique révèle que malgré le versement successif de deux acomptes (l’un de 800 millions de F CFA et l’autre, plus récent, de 200 millions), Akon doit encore s’acquitter d’une troisième tranche de 375 millions F CFA auprès de l’État du Sénégal.