En portant à la tête de Air Sénégal SA, Philippe Bohn, les autorités sénégalaises cherchent à s’assurer à travers son expertise et sa connaissance pointue du milieu de l’aviation civile, des garanties nécessaires pour un décollage rapide. Les autorités sénégalaises sont conscientes que cette fois, devrait être la bonne, après les échecs successifs enregistrés sous les régimes précédents. C’est pourquoi l’opinion publique a du mal à comprendre cette levée de boucliers sur fond d’arguments aussi saugrenus que mensongers alors que l’espoir est permis pour une success story.
En fait cette levée de boucliers contre le français Philippe Bohn nouveau Directeur Général de Air Sénégal SA ne relève ni plus ni moins que d’une campagne d’intoxication orchestrée par des forces tapies dans l’ombre et qui cherchent à freiner l’envol de ce fleuron national. Jusque-là au stade de projet, Air Sénégal Sa est aujourd’hui en phase de mise en service. Une phase difficile tellement les enjeux sont énormes et les défis à relever immenses. Dans ce contexte, et en tenant compte de la mondialisation et de la concurrence, il est bon d’avoir aux commandes une personnalité dont l’expérience et l’expertise sont des gages pour éviter les erreurs du passé. Sous cet angle, le choix de Philippe Bohn comme Directeur Général participe d’une vision claire et préventive : éviter les errements et les tâtonnements dans un secteur où toutes défaillances se paient cash. Passé par ELF et Vivendi avant de devenir Vice-président d’Airbus, il est évident qu’avec Bohn, le management de la boîte est entre de bonnes mains.
Mais à peine que Bohn s’est installé qu’une pluie de contrevérités à été savamment distillée dans la presse. On avance notamment le limogeage de Virginie Seck, débauchée de Dassault aviation où elle travaillait au département informatique. En réalité, il est établi que la Dame Seck avait un contrat de prestation de services de trois mois, signé le 01 Juin 2017 et qui est arrivé à expiration depuis le 1er Septembre 2017. A ce stade donc, le cas Virginie Seck n’en est pas un et ne saurait constituer un limogeage. Mieux, contrairement aux allégations des forces de l’ombre, Virginie Seck n’était pas Directrice Générale Adjointe, mais plutôt chargé des systèmes d’information de la société. L’autre contre vérité consiste à dire Congo Airways l’ancien employeur de Jérôme Maillet, est en faillite. Ce qui n’est pas conforme à la vérité des faits. Les comploteurs de l’ombre avancent aussi que Sophie Ipend a été amené dans ses bagages par le français Bohn. Or, il est avéré que celle-ci est dans le projet depuis Juillet 2016. Bref, la liste des contre vérité est longue et les arguments qui ont servi d’habillage à ce lynchage médiatique, sont aussi saugrenus que fantaisistes.
La nouvelle compagnie Air Sénégal SA doit être, à l’analyse, préservée, protégée et soutenue puisque les quelques deux cent cinquante emplois directs qu’elle va générer le seront pour le compte des Sénégalais. L’établissement d’un réseau fiable et performant de vente ou ticketing devrait aussi profiter à des milliers de nos compatriotes, tellement les opportunités sont larges, diverses et variées. Il s’y ajoute que la nouvelle direction entend naviguer sur des sillages loin de la gabegie, du népotisme et du clientélisme. Toutes ces tares notées à l’entame du projet, et qui portent l’empreinte de l’ancienne équipe dirigeante, freinaient son envol. Dans un secteur qui nécessite la haute technologie comme l’aviation civile, les autorités trouvent en Bohn un homme clef qui pourra beaucoup apporter à Air Sénégal SA en termes de positionnement en la préservant des mains inexpertes et en la rendant performantes, surtout que Dakar dispose d’une position géographique stratégique où des compagnies africaines comme Ethiopian Airlines et Air Côte-d’Ivoire tirent l’essentiel de leurs ressources financières.
Il n’est de secret pour personne que Dakar est un hub géographique intéressant entouré de 1,3 milliard de gens à moins de six heures de vol. Compte tenu de la croissance démographique exponentielle de la sous-région, il y aura plus de monde à transporter à partir de Dakar et ses environs et la capitale sénégalaise reste sur une position privilégiée. Ces compagnies qui se portent à merveille sont dirigées par des expatriés. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de faire bloc derrière le nouveau Directeur Général, fut-il français. Celui-ci entend booster les services proposés et coller aux ambitions affichées de la compagnie sénégalaise. Il faut comprendre qu’après deux échecs en matière de transport aérien notamment avec Air Sénégal International et Sénégal Airlines, les autorités ne veulent plus commettre d’erreurs. C’est la raison pour laquelle, elles cherchent, avec Bohn, à mettre tous les atouts de leur côté, afin que la compagnie connaisse une réussite certaine à l’image de Air Côte d’ivoire et Asky. En misant sur l’expérience et le terrain, mais aussi l’unité et la cohésion des acteurs, Air Sénégal SA devrait pouvoir prendre son envol.
*Journaliste