Aida Patra : « J’avoue que j’avais bu, mais je n’ai jamais fumé de Yamba »

Aida Patra : « J’avoue que j’avais bu, mais je n’ai jamais fumé de Yamba »

Le procès de la célèbre animatrice de télé, Sokhna Aïda Kane alias Aïda Patra et de sa copine Marie S. Valéra s’est tenu ce matin à la salle 1 du tribunal de Dakar. Habillée en jaune, l’animatrice est visiblement à l’aise avant l’ouverture du procès, discutant avec son amie et ses avocats. Assise à l’extrême droite de la salle, sa fille est venue la soutenir. La salle est d’ailleurs pleine à craquer. Parents, amis et proches sont venus très nombreux, soit pour la soutenir, soit par curiosité. Aida Patra et sa copine sont défendues par six avocats. Lorsque leur dossier est appelé, elles s’avancent vers le prétoire, la tête baissée, la mine déconfite, tremblant comme des feuilles.
A la lecture de l’infraction retenue contre elles (la consommation de chanvre indien), l’animatrice nie les faits qui leur sont reprochés. «Je ne pas suis une fumeuse de chanvre indien. Au fait, j’étais venue sur les lieux pour vendre des robes et des greffages à une amie que Valéra m’a présentée. Elle s’appelle Khady Sèye. Elle habite à Ouakam. Je suis arrivée là-bas vers 20 h 30 minutes et trente minutes plus tard la police a envahi la demeure de Khady Sèye. Les gens se mettaient à courir dans tous les sens. Nous, on n’avait rien compris et quand les forces de l’ordre sont arrivées, elles nous ont fouillées. Elles n’ont rien trouvé sur nous. Moi j’avoue que j’avais bu, mais je n’ai jamais fumé de Yamba, je le jure», se défend-t-elle.
Selon elle, les policiers ont déformé ses propos. Elle soutient n’avoir jamais tenu les propos qu’on lui prête sur le procès-verbal. «Les policiers ont fabriqué leur propre version des faits. D’ailleurs, c’est ici (au tribunal) que mes avocats m’ont dit ce qui figure dans le P.V. Ils m’ont fait dire que j’ai affirmé avoir fumé du chanvre, alors que tel n’était pas le cas. J’ai signé aveuglément, parce qu’ils (les policiers) ne m’ont pas laissé le temps de lire. Ce qui est inacceptable. Ce n’est qu’après que j’ai su que les policiers avaient trouvé sur les lieux des joints et un fumoir», déclare Aïda Patra.
Sa copine Valéra, vêtue d’une robe bleue et noire, déclare elle aussi, qu’elle est innocente. «Je fumais du chanvre, mais j’ai arrêté depuis deux mois, parce que j’étais atteinte de tuberculose. Maintenant, je gère bien mon traitement pour m’occuper de ma fille de 9 ans. Aida est ma copine, elle a bu une liqueur, mais je ne l’ai pas vu fumer. Je connais un certain Banga qui habite dans cette maison. Il parait qu’il est un dealer. Il a même pris la fuite quand la police a débarqué», soutient Valéra.
Malgré ces dénégations, le Procureur a estimé que les faits qui leur sont reprochés sont avérés. Il demande ainsi que le juge les déclare coupables et les condamne à une peine de 3 mois ferme.
Mais les avocats de la défense ont soutenu que le tribunal ne pouvait en aucun cas entrer en voie de condamnation puisque aucune preuve n’a été rapportée par le parquet. Les éléments matériels trouvées sur place, ajoutent-ils, n’ont aucun rapport avec les prévenues. Par conséquent, les avocats estiment que Aïda Patra et sa copine doivent être relaxées purement et simplement ou à défaut être relaxées au bénéfice du doute.
Après délibération, le juge et ses deux assesseurs leur ont fait bénéficier du doute. Elles sont ainsi libres. Dès le prononcé du verdict, la fille de l’animatrice fond en larme. Elle a été évacuée de la salle.

avec Seneweb

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