Deux millions de passagers par année. C’est l’estimation de la société Limak-Aibd-Summa, dirigée par le Français Xavier Mary, en charge de l’exploitation du nouvel Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Une estimation sur laquelle les Turcs se sont basés pour facturer les entreprises sénégalaises qui veulent faire des affaires à l’aéroport.
Pour faire du business à l’aéroport Blaise Diagne de Dakar, il faut payer environ 2,5 milliards de francs Cfa de taxes, soit 1,5 euros par passager (982 FCfa) sans oublier le versement d’une caution. Après six mois d’exploitation, les sociétés sénégalaises ne peuvent plus honorer leur contrat. Pour déchirer la facture de 2,5 milliards de francs Cfa, les sociétés sénégalaises se sont réunies pour se faire entendre et exiger des autorités en charge des Transports aériens d’inviter les Turcs à s’aligner sur ce qui se fait dans les aéroports mondiaux, à savoir, le «revenu share» (partage des bénéfices). Pour démontrer le caractère injuste des calculs des Turcs, la société en charge de l’emballage des valises des passagers est taxée sur les passagers, à l’aller comme au retour. Alors que tous les passagers qui passent à l’aéroport, même s’ils font deux millions, n’emballent pas tous leurs bagages. Il s’y ajoute qu’un passager qui débarque à l’aéroport n’a plus besoin d’emballer ses valises. «Comment la société en charge de l’emballage peut-elle être facturée sur des passagers au retour ?», s’interrogent des acteurs de la plateforme aéroportuaire. Raison pour laquelle la société facture une valise à 4000 FCfa l’unité, contre 2000 FCfa à l’aéroport de Dakar-Yoff. Idem pour Global com en charge de la publicité et Infinite pour les salons Vip. Ces deux sociétés éprouvent d’énormes problèmes pour respecter les clauses du contrat signé avec Las.
Abidjan et Accra s’alignent entre 250 et 500 millions FCfa
On dirait que c’est le scénario de l’autoroute à péage qui se joue à l’aéroport Blaise Diagne. Les Turcs, qui avaient trouvé l’aéroport à 80% réalisé par l’Etat du Sénégal, grâce à la Rdia, se comportent comme les principaux réalisateurs. Ils gèrent tout du Fret à l’exploitation des boutiques et restaurants, sur 25 ans. «Les sociétés Senecartours, Global com, Infinite, Teylium Logistics, société d’emballage ne peuvent plus s’en sortir à cause des méthodes des Turcs. L’Etat doit tout revoir», tempêtent les sociétés sénégalaises, qui se sont réunies hier pour dérouler leur plan d’actions dans les jours à venir. «Trop, c’est trop», tonnent-elles avant de dénoncer le favoritisme des Turcs. «La société turque, Secco, fait du revenu share de même que la Française Lagardère en charge des boutiques», dénoncent les Sénégalais. Toutefois, les leaders mondiaux en charge des aéroports font du revenu share avec les sociétés exploitantes. «A Abidjan, Accra, Tunis (…), les contrats varient entre 250 et 500 millions FCfa», constatent-elles.
iGfm