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Agression sexuelle dans un bus à Casablanca : « Il faut traduire ces barbares en justice »

Une jeune femme qui subit une agression sexuelle collective en plein jour, à l’arrière d’un bus, à Casablanca. Les images, diffusées dimanche 20 août sur les réseaux sociaux, ont provoqué une vague de protestation au Maroc, où le harcèlement dans l’espace public a pris des proportions inquiétantes ces dernières années. 

La vidéo, qui dure un peu moins d’une minute, montre trois adolescents empoigner une jeune femme à l’arrière du bus. Alors que son soutien-gorge est à moitié défait, l’un des agresseurs contraint la victime à s’assoir sur ses genoux, puis se met à lui malaxer les seins au milieu des railleries de ses complices. Étonnamment, le chauffeur continue de rouler comme si de rien n’était.

À un moment, on entend la jeune fille supplier : « Laissez-moi partir ! Laissez-moi partir ! ». Mais les assaillants redoublent de cruauté : l’un d’eux la saisit fermement par la taille tandis qu’un autre lui colle la main sur la bouche pour étouffer ses cris. À la fin de l’enregistrement, on entend une voix masculine s’écrier : « Éloignez-vous d’elle ! »

Sur les réseaux sociaux, des ONG de défense des droits des femmes, mais également de nombreux internautes, se sont mobilisés pour identifier les agresseurs.  L’ONG Touche pas à mon enfant, qui lutte contre la pédophilie au Maroc, n’a pas hésité à relayer des captures d’écran dévoilant les visages de deux d’entre eux.

Najat Anwar, présidente de l’ONG Touche pas à mon enfant.

Nous avons décidé de poster les images de ces deux agresseurs, même s’ils sont mineurs, car je suis profondément choquée par cette agression. Nous avons toutefois choisi de ne pas relayer l’image de la victime, pour préserver son identité.

Nous avons donc fait un appel à témoins afin de traduire en justice cette horde barbare qui s’est attaquée lâchement à une jeune fille. Aucune circonstance atténuante n’est acceptable pour justifier un viol.

Sur les réseaux sociaux, nous avons également vu passer des messages de soutien aux agresseurs, des internautes qui cherchent des justifications à leurs actes. Nous condamnons cette attitude, nous sommes et nous serons toujours aux côtés des victimes.

Cette ignominie des agressions sexuelles contre les femmes doit cesser.

La traque lancée sur les réseaux sociaux a porté ses fruits. Lundi 21 août, dans la soirée, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé dans un communiqué l’arrestation de 6 mineurs, âgés entre 15 et 17 ans, précisant que l’enregistrement date de trois mois.

La police a également indiqué que la victime est âgée de 24 ans et qu’elle souffre de troubles mentaux. Plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme ont en outre appelé à un rassemblement de solidarité avec la jeune femme, mercredi 23 août, à Casablanca.

Cette agression sexuelle dans un bus est loin d’être un cas isolé au Maroc. Ces dernières années, plusieurs cas similaires ont été relayés par les médias locaux. Selon les chiffres officiels, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences physiques, qui se déroulent le plus souvent dans l’espace public.

Le 11 août, une vidéo montrant un groupe de jeunes poursuivre une jeune femme marchant seule dans une rue de Tanger avait fait polémique. Interrogé par l’AFP, le ministre d’État chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, avait alors reconnu que loi marocaine condamne le harcèlement des femmes uniquement au travail, et « pas dans les espaces publics ».

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