Dans sa sortie qui lui a valu son arrestation, Cheikh Yérim Seck a assuré que la gendarmerie a consigné 650 millions de francs Cfa alors qu’elle avait saisi 4 milliards de francs Cfa lors d’une descente dans l’affaire « Batiplus ».
Ce qui incrimine la gendarmerie qui, elle-même, a procédé à l’arrestation du journaliste. Mais, le dossier a finalement migré de la section de recherche à la Brigade de Thionk. Joint par nos confrères, le Colonel Abdoul Aziz Ndao, officier de la gendarmerie à la retraite, explique pourquoi.
L’unité mise en cause est dessaisie au profit d’une autre unité
« Je n’ai pas exactement ce qu’on lui reproche, mais quand même il a accusé la gendarmerie dans une procédure, d’avoir fait main basse sur 4 milliards et de n’avoir fait état que de 650 millions. Que sont devenus les 3,350 milliards ? L’unité de la gendarmerie qui est mise en cause est dessaisie au profit d’une autre unité. C’est la section de recherche de la gendarmerie qui a été accusée. La gendarmerie a préféré confier l’enquête à la légion de gendarmerie ouest qui n’a rien à voir avec la section de recherche », a expliqué le colonel Abdoul Aziz Ndao.
Mais, le dossier n’aurait-t-il pas dû être confié à un autre corps, distinct de la gendarmerie nationale, pour éviter tout conflit d’intérêts. Ou de parti pris? Le confier à la police par exemple ? L’ancien Haut commandant en second de la gendarmerie précise que la police ne peut pas enquêter sur des faits impliquant la gendarmerie.
Ils n’appartiennent pas à la police d’entendre la gendarmerie sauf si
« Puisque ce sont des gendarmes qui sont mis en cause, la loi fait obligation à la gendarmerie d’éclairer son affaire. Est-ce qu’on aurait pu transférer l’enquête à la police? Normalement les gendarmes sont des militaires, ils n’appartiennent pas à la police de les entendre sauf si c’est un juge d’instruction qui fait une commission rogatoire à la police pour entendre les gendarmes. », indique-t-il.