L’affaire Yavuz Selim, qui est sans doute le feuilleton le plus électrique de l’hivernage, n’est pas prête de s’estomper.
La société Horizon Education France, qui détient la majorité du capital de l’institution scolaire, ne serait française que de nom. Elle est née sur les cendres de Basom Global Invest, à consonance plutôt turque, plus proche d’Istanbul que de Paris.
Selon des documents notariaux dont nous tenons copie, les intérêts entre les deux sociétés. Horizon Education France et Basom Global Invest sont plus que liés. Elles partagent la même adresse: le 19; Chemin de Trousseau, 91130 RIS Orangis, France. Ce n’est pas la seule « coïncidence », puisqu’on retrouve le même Tuna Ba, à la direction générale des deux structures.
C’est, en effet, par procès-verbal, en date du 19 avril 2017, que l’assemblée générale des actionnaires prenait deux résolutions. En l’occurrence, la nomination de M. Ba à la tête de cette structure qui change de nom pour devenir Horizon Education France, constituée avec un capital social de 50 000 euros. L’opération permet aussi de transformer Basom Global Invest en holding, dont le président est Cayir Pascal Serkan.
Ce dernier se retrouve donc dans les deux sociétés. Mieux, outre Serkan, les autres souscripteurs d’actions se trouvent être Meviut Ucar, Ousmane Catakli, Aytouc Akbas et Bekir Dengi. Ce sont ces personnalités franco-turques, introduites dans les milieux d’affaires français, qui ont procédé aux premiers versements de 25 mille euros pour souscrire au capital de Basom Global Invest.
De là à faire la connexion avec le prédicateur turc Fethullah Gulen, l’inspirateur du mouvement Gulen, aujourd’hui bête noire du pouvoir turc, c’est un pas que les autorités du Sénégal ont sans doute aisément franchi, même si elles ne communiquent pas dessus.
L’Etat du Sénégal soupçonnait, en effet, des connexions cachées qu’il veut mettre sur la balance pour écarter toute société qui pourrait avoir des liens avec Gulen. Selon nos sources, le schéma de la délégation spéciale n’a été brandi que pour mieux évoluer vers d’autres scénarii, qui écartent Horizon Education France.
Toute la question est maintenant de savoir, si le front constitué pour défendre les intérêts de l’institution scolaire Yawuz Selim, qui a pris langue avec l’Etat, va accepter d’autres propositions qui lui seront faites.
Enquête