Tel un ballon de baudruche, la question dite du « troisième mandat » plane sur l‘univers socio-politique sénégalais de façon encombrante et n’a cessé de depuis 2019, année de réélection du Président Macky Sall à la magistrature suprême. A notre avis, il importe de marquer une petite pause pour nous interroger et comprendre pourquoi une nouvelle candidature de l’actuel Président à sa propre succession pose autant problème au point d’éclipser tous les autres centres d’intérêts de l’activité nationale ?
A ce sujet, tous les arguments brandis par la classe politique et, particulièrement, certains opposants, convergent vers l’obligation de lui faire respecter la parole donnée, c’est-à-dire, de se conformer à sa déclaration visant à limiter, désormais, la durée d’exercice de tout président de la république à deux (2) mandats consécutifs.
Qu’à cela ne tienne, nous restons fortement préoccupés qu’une telle attitude soit tenue par d’éminentes personnalités du landerneau social et politique national, d’autant plus que cela semble installer un nouvel ordre des valeurs qui consacrerait la prééminence de l’intention (celle du candidat Macky Sall) sur la loi ; la force d’une déclaration sur les dispositions constitutionnelles et légales.
Je reste fortement persuadé que sur le chemin de la construction de notre démocratie encore en balbutiement, nous avons tout intérêt à davantage énergiser notre constitution plutôt que de chercher, face à cela, à donner un poids inconsidéré à de simples déclarations d’un citoyen (fussent-elles celles du Président de la République), dans le seul but de satisfaire l’appétence de politiciens cherchant à étancher leur soif de pouvoir par tous les moyens.
J’ai personnellement compris que c’était la même compréhension qu’en avait eu l’un des opposants les plus farouches au Président Macky Sall : Barthélémy DIAS pour ne pas le nommer, lorsqu’à l’aube de cette affaire, il déclara, en substance, au cours d’une émission sur la 7TV avec Maïmouna Ndour FAYE que « Si d’aventure, quelqu’un appelait à une marche ou manifestation contre un troisième mandat de Macky SALL, il n’y participerait ni ne la soutiendrait par un quelconque acte de vandalisme parce que ce serait se moquer des sénégalais et de notre constitution que de se comporter de la sorte ».
D’ailleurs, monsieur Ousmane SONKO ici qualifié d’opposant le plus radical à l’actuel régime ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme, après avoir adressé, en tant que parlementaire, une question écrite dans ce sens au gouvernement que « l’article 27 de la nouvelle constitution n’était pas applicable au mandat en cours et que par conséquent, rien n’empêcherait alors au Président Macky SALL, s’il parvenait, au terme de la dernière présidentielle, à être réélu pour un second mandat, de briguer un troisième mandat en 2024 puisque l’article 27 de cette nouvelle constitution ne pouvait rétroagir pour s’appliquer à Macky SALL ».
La constitution dit : « le mandat du Président de la République est de 5 ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. »
Dès lors, que reste-t-il véritablement de ce débat qu’insidieusement une certaine catégorie de personnes, dans le seul but bien compris de jeter l’opprobre sur le Président Macky SALL dont la seule préoccupation ou le seul tort est de s’engager résolument à sortir notre pays des difficultés congénitales qu’il ne finit de traverser depuis la nuit des temps, afin de le projeter au firmament des pays émergents ?
Au vu du grand paradoxe qui fait que ceux qui, hier, ont justifié une possible candidature de Macky Sall et qui, aujourd’hui, s’emploient par tous les moyens, à la diaboliser, nous sommes tentés de nous poser la question suivante : Quelle mouche a donc piqué nos deux opposants précités ainsi que l’ensemble de la classe politique de l’opposition, en général, au point de ravaler cette position qui a toujours été la leur et se positionner, désormais, en pourfendeurs de la seconde candidature de cinq ans du Président Macky Sall telle que la lui autoriserait notre constitution ?
A n’en pas douter, ils restent conscients qu’il ne leur appartient ni de valider, ni d’une quelconque candidature à une quelconque élection. Les deux seules stations de validation de candidatures qui disposent d’un tel pouvoir, sont nos institutions judiciaires et le peuple sénégalais.
Il me semble qu’en bons républicains, nous ne pouvons manquer de donner à nos institutions judiciaires la crédibilité, la posture et le respect qu’elles méritent et qui nous ont valu toutes les satisfactions en termes de responsabilité et de stabilité dans la consolidation de la posture démocratique de notre pays en Afrique et dans le monde.
Par rapport à l’autre station de validation qu’est le peuple sénégalais, ce que pourraient les personnes suscitées, c’est, véritablement, le bilan plus qu’élogieux de notre candidat, fruit d’une vision futuriste et largement partagée et qui est en train de remorquer le Sénégal vers le type de pays qui inonde les rêves de développement de tout citoyen.
Par ailleurs notre conviction est que l’intention originelle du candidat Macky SALL de limiter la durée d’exercice de tout président à deux mandats ne souffre d’aucun doute, ni de bonne foi.
Cependant, la question, me semble-t-il, ne peut plus être circonscrite entre le président Macky SALL et sa déclaration que d’aucuns cherchent résolument à orienter dans le sens qui les arrange. Elle concerne dans une mesure plus large, les citoyens du Sénégal que nous sommes.
Il s’agit, sans complexe, de faire l’état des lieux et se rendre compte de toute évidence, que l’offre politique du Président Macky SALL est de loin plus orientée vers le développement économique et social de notre pays que celle de toutes les autres en compétition sur l’échiquier politique de notre pays dont la constante qui se donne à lire des différentes propositions sur le marché nous offrent des constructions serties dans la calomnie, la délation, le mensonge et la violence sous toutes ses formes.
Les nombreux efforts faits pour doter notre pays d’infrastructures de développement de première génération ainsi que d’une respectabilité internationale qui sont en passe d’en faire un véritable hub de développement économique et social nous commandent, en l’absence de toute disposition interdisant à notre candidat : le Président Macky SALL, de briguer un nouveau mandat (son second mandat de cinq ans), de présenter sa candidature pour la prochaine présidentielle de 2024.
C’est alors notre pays qui en a besoin pour son développement ;
C’est notre sous-région qui en a besoin pour sa stabilité ;
C’est l’Afrique qui en a besoin pour sa respectabilité et sa dignité, qu’il s’époumone à restaurer sur toutes les tribunes.
Un nouveau mandat du Président Macky SALL reste, dès lors, une exigence nationale et démocratique, si l’on sait que l’offre politique disponible actuellement sur le marché porte en elle les germes d’une angoisse existentielle permanente et d’une grande peur largement justifiée chez les populations qui ne souhaitent pas livrer notre pays à des mains inexpertes, tatillonnes et de pyromanes qui s’amuseraient avec les valeurs fondamentales de notre république.
Dès lors, il nous faut nous engager en républicains sérieux, à soumettre cette proposition de candidature aux autorités judiciaires de notre pays afin qu’elles se prononcent sur sa constitutionnalité et en tirer les conséquences politiques que requiert la situation.
Toute autre voie serait à notre avis une perte de temps et d’énergie que l’on pourrait épargner à notre pays et notre peuple.
Il y va de notre respect pour les populations de notre pays ;
Il y va de notre respect pour la justice de notre pays ;
Il y va du respect que nous devons à notre peuple et à la démocratie de notre pays, le Sénégal.
Mounirou MBENGUE