Libération révélait que Rilke Ndongong, ce financier de la Qatar Investment Autorithy arrêté à l’aéroport de Dakar avait été déféré au parquet depuis vendredi dernier pour atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux.
En faveur d’un second retour de parquet, c’est finalement aujourd’hui qu’il fera face au Procureur qui a décidé d’ouvrir une information judiciaire confiée à un juge d’instruction. En attendant, le voile de mystère qui entourait l’enquête de la DIC commence à se dissiper.
En vérité, des sources renseignent que concernant le blanchiment présumé de capitaux, la DIC a mis en cause une somme globale de 500 millions d’euros. Ce montant correspond à plusieurs projets présumés que Rilke Ndongong devait financier à travers des fonds levés dans une banque européenne très connue.
Mais pour les enquêteurs ces projets – dont des investissements dans les Mines – ne sont que le prétexte pour injecter du cash au Sénégal afin de financer des activités délictuelles contre le régime. Qui plus, ces projets sont portés par des sociétés Offshore dont les bénéficiaires économiques sont difficiles à identifier.
Rilke Ndongong a plaidé la bonne foi devant les enquêteurs, mais il a été incapable de citer le nom des soit disant partenaires Sénégalais avec lesquels il travaillerait. Qui plus, il avait refusé de donner le code de son ordinateur aux enquêteurs qui ont dû recourir aux services de la police technique.
Tous ces éléments cités plus haut ont été retrouvés dans plusieurs fichiers qui sont encore en cours d’analyse à la DIC. Ces recherches ont d’ailleurs permis aux enquêteurs d’identifier un présumé complice de Rilke Ndongong, un ingénieur financier sénégalais vivant en Italie qui a pris la fuite lorsqu’il a été mis au courant de l’arrestation de son partenaire.
Refus de coopérer de l’ambassade du Qatar
Le plus troublant dans cette affaire réside dans le comportement du Qatar. En effet, les enquêteurs ont sollicité l’ambassade du Qatar au Sénégal pour qu’il confirme que Rilke Ndongong avait la nationalité qatarie. Mais jusqu’à hier, la représentation diplomatique n’a pas répondu aux enquêteurs.
À noter que Ndongong avait en réalité cinq nationalités : camerounaise, américaine, qatarie, française et ghanéenne.
Des sources autorisées renseignent que cette affaire dépasse de loin ce que certains croient puisque le Sénégal a été alerté par un service étranger très respecté.
Quid de Karim Wade ? Aucun des documents saisis sur Rilke Ndongong ne le met en cause formellement. N’empêche, Rilke Ndongong a soutenu que s’il avait insisté pour joindre Karim au moment de son arrestation à l’aéroport, c’est parce qu’ils ont eu à travailler ensemble.
À la suite de l’article du Quotidien révélant cette affaire, les conseils du fils de l’ancien Président avait sorti un communiqué pour démentir et annoncer une plainte contre nos confrères qui avaient présenté le suspect arrêté comme étant sa « mule ».
« Karim Wade, qui dément catégoriquement ces accusations qui portent atteinte à son honneur et à sa réputation, attire l’attention de l’opinion publique sénégalaise et
internationale sur la coïncidence entre cette publication, aussi grotesque, que ridicule et l’arrivée imminente de Me Abdoulaye Wade, tête de de liste de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal. Ces insinuations sont fabriquées de toutes pièces, comme l’ont été le complot des «biens supposeś mal acquis» et la résurrection inconstitutionnelle de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) », affirmaient les conseils de Karim Wade qui ajoutaient : « Cette nouvelle accusation par un organe de presse à la solde du pouvoir est instrumentaliseé pour détruire un adversaire politique en vue des prochaines échéances électorales.
Après avoir détenu Karim Wade arbitrairement en prison pendant plus de 3 ans, après avoir violé systématiquement ses droits au cours d’un simulacre de procès devant une juridiction politique aux ordres, la CREI, après avoir crée ́ de fausses preuves contre lui, notamment en inventant le faux compte de 47 milliards de Singapour et en lui attribuant la propriété de sociétés appartenant en réalité à d’autres personnes, après avoir extrait Karim Wade de sa cellule dans la nuit du 23 juin 2016 pour l’expulser hors du Sénégal, voilà maintenant que l’Et́ at du Seń eǵ al tente d’inventer de nouvelles accusations pour l’empêcher de se présenter contre l’actuel Chef de l’Et́ at. Nous informons l’opinion nationale et internationale que Karim Wade nous a demandé de porter plainte pour diffamation et calomnies contre les auteurs de cette machination, le directeur de publication du journal «le Quotidien» ainsi que l’auteur de l’article Madiambal Diagne, propriétaire du journal.
L’opinion constatera que c’est toujours le même journal proche du pouvoir qui est à l’origine d’accusations mensongères contre Karim Wade, sa famille et ses proches. Il en a été de même pour le faux compte bancaire de 47 milliards à Singapour et les 100 milliards imaginaires à Monaco.
Ces manœuvres, ces machinations fantaisistes et les menaces dont il est systématiquement la cible n’empêcheront pas Karim Wade d’exercer pleinement ses droits constitutionnels et politiques pour se présenter à l’élection présidentielle de 2019 contre le Chef de l’Etat Macky Sall. »