L’argument du procureur de la république sur l’arrestation de Oumar Sarr a le mérite de révéler la carence ou mauvaise foi de ceux qui avaient soutenu que c’est sur la base de la levée de l’immunité parlementaire du député en 2013 qu’il a été arrêté et emprisonné pour des faits délictuels qui lui sont reprochés sans être obligé de passer par l’assemblée nationale.
Le procureur justifie l’arrestation de l’opposant sans passer par l’assemblée nationale par une flagrance conformément à l’article 51 du règlement intérieur de cette institution et non par une levée antérieure de son immunité parlementaire.
Cependant, à travers cette démarche, ceux qui ont kidnappé Oumar Sarr ont renoncé à leur argumentaire politicien et dénué de tout fondement scientifique pour convoquer un argumentaire juridique qui les enfonce lamentablement.
En effet, toute la communauté des juristes est unanime à reconnaître qu’un cas de flagrance se juge en audience de flagrant délit. Et c’est justement l’absence de flagrant délit qui exige l’ouverture de la phase d’instruction. Cette rigueur procédurale contredit manifestement la nouvelle trouvaille de ceux qui tentent de justifier l’arbitraire.
Si c’est un cas de flagrant délit, pourquoi Oumar Sarr n’a pas été jugé en audience de flagrant délit? Pourquoi alors saisir un juge d’instruction ? Pour instruire quoi? Un flagrant délit ?
Cette révélation du procureur ne fait que confirmer la détention arbitraire et honteuse du député Oumar Sarr.
C’est une injustice inacceptable.
Thierno Bocoum