AFFAIRE DES MAISONS DEMOLIES A GADAYE EN 2013 : 2 ans de prison et un mandat d’arrêt lancé contre le promoteur Babacar Fall

AFFAIRE DES MAISONS DEMOLIES A GADAYE EN 2013 : 2 ans de prison et un mandat d’arrêt lancé contre le promoteur Babacar Fall

Le tribunal correctionnel de Dakar a collé une peine de 2 ans, hier, au promoteur immobilier Babacar Fall, pour destruction de biens appartenant à autrui, faux et usage de faux et escroquerie à jugement. En sus d’un mandat d’arrêt, car le patron de Technologies 2000 a brillé par son absence.

Ouf de soulagement pour les propriétaires des maisons démolies à la cité Gadaye située à Guédiawaye. Les 253 familles ont gagné le procès intenté contre le promoteur immobilier Babacar Fall. Le président Maguette Diop a rendu, hier, la décision sur cette affaire tant médiatisée et qui avait soulevé beaucoup de tensions, depuis décembre 2013. La salle 3 du tribunal correctionnel de Dakar a été pleine comme oeuf à cause des parties civiles qui l’ont envahie, dès les premières heures de la matinée, pour connaître le jugement tant attendu. Sur ce, le juge a infligé au dirigeant de la société Technologies 2000 une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme. Et comme le prévenu n’a pas répondu à la convocation, Maguette Diop a lancé contre lui un mandat d’arrêt.

Il s’y ajoute que des victimes vont être remboursées par le promoteur. D’autres parties civiles ont été déboutées de leurs demandes de dommages et intérêts. En fait, leurs conseils dont Mes Assane Dioma Ndiaye avaient réclamé 100 millions de F CFA en guise de réparation pour le préjudice subi par chacun. Toutefois, Babacar Fall n’est pas le seul coupable dans l’affaire des maisons démolies à Gadaye; ses agents Omar Diop, Pape Mbar et Abdoulaye Dieng, qui ont procédé à la dévastation des concessions, ont également obtenu leurs tickets d’entrée à la prison de Rebeuss. C’est par une citation directe que le promoteur immobilier Babacar Fall a été traduit devant le tribunal correctionnel pour destruction de biens appartenant à autrui, faux et usage de faux et escroquerie à jugement. Après plusieurs renvois, le dossier a été finalement ouvert en audience spéciale pour durer plus 9 tours d’horloge.

En 2001, le promoteur immobilier a acheté un terrain de 9 hectares. Babacar Fall a expliqué avoir acquis légalement ce bail auprès des représentants légitimes de la famille Ndiobène sise à Yeumbeul. “Je possède un état de droit réel signé devant un notaire. Mes accusateurs, sur la base d’un acte signé par une tierce personne, veulent se prévaloir d’un titre de propriété pour s’accaparer de mes biens. Ils n’ont ni droits ni titres”, avait-il soutenu lors de ce procès où il a comparu libre.

Cependant, les parties civiles ont déclaré que ces terres leur ont été vendues par Ibrahima Diop, un des héritiers de la famille Ndiobène à plus de 2 milliards de F CFA. Ce faisant, elles possèdent un acte sous seing privé. Leurs avocats ont renseigné que le Préfet de Dakar et le directeur de l’Urbanisme ont demandé au promoteur de saisir les autorités judiciaires, mais il a attendu la veille du Magal de Touba pour procéder à la destruction. “Il a dit que c’est la DSCOS qui a eu à détruire les habitations. Il a avoué avoir donné 2 millions de F CFA à cette administration pour l’achat du gasoil et payer les équipements. C’est un acte de vandalisme. C’est lâche et sauvage, parce que les gens avaient l’esprit ailleurs. Il s’est permis de détruire ce que les victimes ont eu à construire à la sueur de leur front”, a indiqué Me Ibrahima Mbengue

Pour la défense, Babacar Fall n’a rien à voir dans cette démolition. Me Ciré Clédor Ly a ainsi sollicité la relaxe pure et simple. Aussi, avait-il fait une demande reconventionnelle de 3 milliards de F CFA pour “toute cause et préjudice subis” par le sieur Fall. Le parquet avait, lui, requis l’application de la loi. Ce procès est la deuxième procédure après une première manche jouée devant un tribunal correctionnel et remportée toujours par les victimes.

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