Me Ciré Clédor Ly plaide pour la publication d’un mémorandum sur l’affaire Lamantin Beach, conformément au souhait de son client, Bertrand Touly. «Vous savez, un client est responsable de son affaire, a-t-il déclaré dans un entretien avec VoxPOPuli paru ce lundi. Nous ne faisons que l’assister ou le défendre, lorsque la loi le permet. (…). Donc, si un client estime qu’il doit divulguer un mémorandum, l’avocat ne peut pas, non seulement s’y opposer, mais il n’a pas le droit de lui interdire de le faire.»
L’avocat estime qu’il faut aborder l’affaire Luc Nicolaï, la défense, sur le plan de la bonne administration de la justice. Et à ce titre, il y a des choses pour lesquelles il y a lieu de se plaindre, notamment la violation du principe pour chaque justiciable de voir son affaire être traitée dans des délais raisonnables. Pas seulement en matière de détention, mais dans toutes les matières. Pour Me Ly, Bertrand Touly a été l’objet d’«un complot, mais les choses ont permis de crever ce complot. Il était en détention, il a été meurtri».
L’avocat de poursuivre : «Là, le mandat d’arrêt (décerné contre Luc Nicolaï : Ndlr) devait être exécuté. Mais on ne l’a jamais exécuté. On est allé en cassation, l’affaire a été naturellement cassée. Cela veut dire que c’est une sorte de rebelote. La peine qui avait été prononcée et pour laquelle il avait la libération conditionnelle recommençait à courir jusqu’à ce que la Cour suprême statue. Pourquoi alors, parce qu’ils en avaient tous les moyens, le mandat d’arrêt n’a pas été exécuté ?»
De l’avis de Ciré Clédor Ly, «il y a rupture de l’égalité des citoyens devant la loi. Et jusqu’à présent, on ne sait pas quand la Cour d’appel aura encore à statuer après cassation. L’exécutif a eu à faire une intrusion dans le camp de la justice qui n’avait pas encore fini son œuvre. En définitive, c’est une mal gouvernance judiciaire. Cela est extrêmement grave. Bertrand Touly n’est pas la seule victime de cette façon de fonctionner de notre système judiciaire. Tout cela, nous interpelle».
Il ajoute : «Nous sommes dans un pays où tout le monde souhaiterait être sûr et convaincu que lorsqu’il a un droit, ce droit, on le lui rendra. Ou bien être sûr que, quand on fera un tort à quelqu’un, que ce tort on le payera. On a l’impression que certains ont des privilèges, peut-être de fortune, ou des privilèges d’accointance. L’accointance constitue aujourd’hui, un privilège. C’est bien dommage dans un pays qui aspire à être une démocratie et un pays de droit.»
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