Affaire Khalifa Sall : les explications de Mbaye Touré, gérant de la caisse d’avance

Affaire Khalifa Sall : les explications de Mbaye Touré, gérant de la caisse d'avance
A travers l’étude de l’extrait du pré-rapport n°12/2016 du 23 mars 2016 relatif à la caisse d’avance dont il est le gérant, Mbaye Touré apporte des observations sur l’affaire qui alimente tous les débats ces derniers temps pour avoir valu une incrimination à l’édile de Dakar.

« La caisse d’avance destinée à la prise en charge des dépenses diverses a toujours existé au niveau de la commune de Dakar. Elle est, pendant toute l’existence de la commune de Dakar, considérée et acceptée par les acteurs (autorités politiques et fonctionnaires) et quel que soit le régime en place, comme des fonds politiques », précise-t-il d’emblée dans le document estampillé « confidentiel » dont Dakarmatin détient une copie.

Poursuivant sur le débat suscité par la caisse d’avance, M. Touré renseigne que celle-ci « ne date pas d’aujourd’hui ». « Déjà, rappelle-t-il, en 1997, une mission de l’IGE conduite par l’Inspecteur général d’Etat Samba Diallo, au niveau de la Communauté Urbaine de Dakar en avait fait état ». C’est pourquoi, s’explique-t-il, pour fonder une opinion sur la nature de la caisse et son mode de fonctionnement, je vous avais suggéré de consulter ce rapport de l’IGE de 1997 pour mieux apprécier le traitement qui a été réservé à cette question ».

A l’en croire, l’origine de l’exécution des crédits destinés aux dépenses diverses se faisait par de simples décisions de mandatement signées par le Maire et approuvées par le ministre chargé de la tutelle des collectivités locales. Et ces décisions de mandatement, estime-t-il, ne précisent pas également la nature des dépenses et aucune pièce justificative n’est demandée.

Quant à la justification de l’utilisation des sommes encaissées, Mbaye Touré indique que celle-ci se faisait non pas au niveau du receveur percepteur municipal, mais au niveau du ministre chargé de la décentralisation. « Il y a lieu d’indiquer qu’au même moment, toutes les autres dépenses effectuées sur le budget, également approuvé par le ministre, sont justifiées auprès du receveur percepteur municipal par la production de pièces justificatives. Le receveur percepteur municipal remettait directement les sommes d’argent en numéraire au Maire et n’avait pas droit à des pièces justificatives », détaille M. Touré qui estime que ce seul fait révèle, s’il en était besoin, le caractère spécial des sommes mises à la disposition du maire.

Par ailleurs, le gérant de la caisse d’avance de la mairie de Dakar informe que le niveau d’exécution des crédits portant sur les dépenses diverses figurent sur les comptes administratifs adoptés par le conseil municipal au terme de chaque exercice budgétaire. Selon lui, les dépenses diverses concernées portent généralement sur :

-Appui aux autorités religieuses, politiques, militaires, administratives et coutumières.

-Appui financier et aides aux conseillers municipaux agents de l’administration municipale.

-Appui pour la prise en charge sanitaire des populations : les évacuations sanitaires, les séances de chimiothérapie des citoyens de tous rangs et de niveau social.

-Financement des activités de la ville: animation des plages pendant les vacances scolaires, paiement de PGA (Prime Générale d’Alimentation) aux forces de l’ordre pendant les opérations de désencombrement et de déguerpissements, organisations de centres aérés pour les élèves des familles démunies, les programmes noël pour tous et santé à l’école, concerts de plages pendant les vacances scolaires.

-Aides pour le transport de pèlerins à l’occasion des évènements religieux (Magal, Gamou, Pentecôte…)

-Prises en charge des dépenses des institutions et établissements religieux de la ville de Dakar (eau, électricité et divers équipements).

-Soutien aux activités des forces de défense et de sécurité dans les volets opérationnels, sociaux et culturels dans la région du Cap Vert et à l’intérieur du pays.

-Les cérémonies commémoratives telles que la fête du 4 avril, les journées du souvenir initiées par l’Etat, les visites officielles et les sommes des chefs d’Etat.

-Appui aux associations lors de l’organisation des soirées de gala et de conférences religieuses.

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