AFFAIRE FALLOU SENE : Le lieutenant «tireur», le recteur de l’université et le directeur du Crouss entendus

Le Doyen des juges Samba Sall a ouvert, depuis le mardi 11 février 2020, les auditions au fond de l’affaire Fallou Sène. Le lieutenant Moustapha Sané, dont la balle a abattu l’étudiant le 15 mai 2018 lors des manifestations entre forces de l’ordre et pensionnaires de l’université Gaston Berger, a été entendu ainsi que le recteur de l’Ugb et le directeur du Centre régional des œuvres Universitaires de St Louis (Crous). Plus d’une trentaine de témoins le seront aussi…

La soif de justice qui assèche le climat universitaire de Gaston Berger pourrait bientôt s’étancher. Les étudiants de l’Université de Saint-Louis qui n’ont cessé de réclamer justice depuis la mort tragique de leur camarade Fallou Sène, le 15 mai 2018, sont en train de recevoir les premières gouttes d’espoir avec l’ouverture depuis le mardi 11 février, des auditions des principaux acteurs de cette affaire dite «Fallou Sène». Un nouveau souffle de vie pour ce dossier qui, depuis son éclosion, s’est étouffé autour d’un cordon d’incertitudes. Avec l’entame de cette phase décisive, les étudiants peuvent desserrer leurs muscles argumentaires. Ou bien les bander encore afin de faire accélérer la vitesse de la machine judiciaire. En tout cas, le Doyen des juges Samba Sall, aux commandes de la guillotine de Dame Justice, a appuyé sur la pédale. Le ballet des interrogatoires a commencé. Et c’est le recteur de l’université de St-Louis, Baydallaye Kane et le directeur du Centre régional des œuvres Universitaires de St Louis (Crous), Ibrahima Diao qui ont d’abord été entendus à titre de témoins. Le lendemain, le juge d’instruction du premier cabinet de Dakar a accueilli le sous-lieutenant Moustapha Sané. Le tireur himself. Inculpé dans le cadre de cette affaire pour coup mortel, le chef de l’Unité d’opération envoyée le 15 mai 2018, au campus à la demande du recteur d’alors, Baydallaye Kane, s’est entretenu avec le magistrat instructeur.

Plus d’une trentaine de témoins, le ballet des gendarmes se poursuit

Après Moustapha Sané, le Doyen des juges a, le 13 février 2020, déroulé le tapis rouge aux témoins. Les premiers à lui faire face sont les gendarmes présents le jour des faits, sur les lieux de l’affrontement entre étudiants et forces de l’ordre. Depuis quatre jours, les pandores marquent le pas au premier cabinet. Et sept (7) à huit (8) gendarmes sont entendus par jour. Et les auditions se poursuivront jusqu’à la fin du mois de février. Le Doyen des juges a, apprend-on, une liste de plus de trente témoins. Parmi eux, des étudiants qui devront raconter ce qu’ils ont vu et entendu, ce jour fatidique où leur «frère» est tombé, gisant dans son sang suite au coup fatal de Sané. Qui, un an après les faits, a été convoqué par le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye dont le réquisitoire introductif avait demandé l’ouverture d’une information. Choisi, le Doyen avait inculpé le pandore pour coup mortel avant de le faire bénéficier d’un contrôle judiciaire.

 

ME KHASSIMOU TOURE, AVOCAT DU LIEUTENANT SANE
«Mon client regrette amèrement ce qui s’est passé…»

Il a la lourde tâche de défendre les intérêts du lieutenant Moustapha Sané. Mais Me Khassimou Touré reste zen devant ce dossier qui sera bientôt devant une des juridictions de Dame Justice. Interrogé, l’avocat revient sur l’audition sans violer les secrets de l’instruction : «L’audition s’est bien passée. Moustapha Sané a répondu avec sérénité à toutes les questions qui lui ont été posées. L’instruction s’est déroulée dans de très bonnes conditions. A cause du secret de l’instruction, je ne peux pas en dire davantage, mais au moment opportun, on appréciera. Il regrette amèrement ce qui s’est passé et il a tenu à le dire au juge d’instruction. Et présente à toute la communauté universitaire, dont il fut membre, ses condoléances les plus attristés et les plus sincères. Ce n’était pas son intention. Les circonstances étaient telles que pour sauver sa peau et celle de ses éléments, il était obligé de faire face à la furie qui s’abattait sur eux. Leurs vies étaient en danger. C’est donc la réaction d’un instinct de survie. Lorsque nous aurons à aborder le fond du dossier, on s’attendra à beaucoup de surprise. Je suis optimiste sur le futur et nous sommes très outillés pour assurer sa défense pour une bonne administration et une bonne distribution de la justice.»

Igfm

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