Ce jeudi 29 août 2024, la Cour suprême du Sénégal a statué, après plusieurs reports, sur l’affaire concernant le déclassement d’une partie de la bande de filaos à Guédiawaye. Le recours pour excès de pouvoir, déposé par l’Action pour la Justice Environnementale (AJE), a été rejeté, laissant les militants écologistes dans l’attente des motivations détaillées de la juridiction.
Mamadou Lamine Diagne, directeur exécutif de l’AJE, s’est dit étonné par cette décision. En contact téléphonique, il a rappelé que les juges avaient reconnu, lors de l’audience, l’importance des conventions internationales de protection de l’environnement ratifiées par le Sénégal et constaté les dommages subis par la forêt classée avant son déclassement. Pourtant, la chambre administrative a décidé de ne pas donner suite favorable à la requête.
Face à ce revers judiciaire, l’organisation ne compte pas abandonner son combat. Selon Diagne, l’AJE analysera les motifs du rejet pour envisager les prochaines actions à mener.
Pour rappel, les écologistes avaient saisi la Cour suprême pour contester le décret n° 2021-701, qui approuve et rend exécutoire le Plan d’Urbanisme de Détails (PUD) permettant le déclassement de 150,58 hectares de la bande des filaos dans le nord de Guédiawaye.
Cette décision fait suite à une série de procédures initiées en avril dernier, où la Cour avait déjà reporté son verdict en raison de la nécessité d’une instruction supplémentaire. L’AJE contestait un décret signé par l’ancien président Macky Sall, qui autorisait la déclassification de 826 hectares dans cette zone côtière, essentielle pour la fixation des dunes et la protection contre l’érosion marine.
L’association dénonçait une décision ne répondant à aucun objectif d’intérêt général et contraire aux textes nationaux ainsi qu’aux conventions internationales en matière d’environnement. Malgré la justification avancée par l’État, basée sur l’utilité publique, l’AJE persistait à souligner l’importance écologique de la bande des filaos.
Aujourd’hui, bien que la Cour suprême ait tranché en faveur du maintien du décret, les militants écologistes restent déterminés à poursuivre leur lutte pour la préservation de cet espace naturel.