Affaire du bateau d’engrais de 3,9 milliards F CFA : Ce qui révèle l’enquête 2/2

La principale mise en cause dans l’histoire de la cargaison d’engrais de 3,9 milliards F CFA, Ndèye Nancy Niang, avait été inculpée pour association de malfaiteurs, contrebande, abus de confiance, escroquerie, vol, faux et usage de faux en écritures privées de banque. La directrice de la société Transcontinentale Transit (TCT) était envoyée en prison pour ces chefs avant d’être libérée sous le fondement de l’article 127 du Code de procédure pénale.

 
À l’enquête préliminaire menée par la Sureté urbaine de Dakar, Nancy Niang avait reconnu avoir reçu de son partenaire Rahul Chandra 26 000 t d’engrais estimées à 3 989 109 896 F CFA. Elle avait déclaré avoir vendu le produit à Aziz Ndiaye, Allé Ndiaye, son grand frère Massata, Aliou Diouf Lambaye et Arona Ba. Ensuite, elle avait imputé à Mamadou Lamine Ngom une quantité de 11 000 t d’urée. 
 
Atoumane Sy, administrateur de société, représentant au Sénégal de la société Hacko, et son directeur Mouhamed Hacko étaient au cœur de l’affaire. Ils étaient visés pour recel et complicité.
 
Lors de son audition, Ndèye Nancy Niang avait soutenu avoir vendu une bonne quantité d’engrais aux opérateurs économiques comme Arouna Ba, Aziz Ndiaye, Allé Ndiaye, Aliou Diouf Lambaye et Massata Ndiaye, à des prix en deçà de ceux en cours sur le marché.  Elle a aussi déclaré que Lamine Ngom s’était frauduleusement emparé de 11 000 t avant de prendre la fuite.
 
L’enquête a révélé que la patronne de Transcontinental Transit a mis en confiance le directeur de Ree-Energie, Rahul Chandra, avant de signer des contrats. N’ayant respecté aucun de ses engagements, Nancy n’a cessé d’user de subterfuges avec des propos fallacieux et cherché à dégager ses responsabilités, en chargeant d’autres personnes.
 
Nancy avait fourni de faux documents pour dribbler la douane
 
Dans leurs conclusions, les enquêteurs ont fait savoir que Nancy et ses acolytes ont agi de concert depuis le début, afin de gruger le plaignant par leurs manœuvres. Les policiers ont relevé que Nancy et Cie avaient entrepris de dribbler l’Administration des douanes en cherchant à étudier le paiement de certains droits et taxes dus. Elle est aussi accusée d’avoir usé de faux documents pour déclarer à la douane 35 000 t d’urée. Nancy avait mentionné que 25 000 t étaient destinées à être exportées à destination du Mali. Raison pour laquelle elle n’avait pas payé de droits de douane du fait des règles douanières en transit. 
 
Cependant, d’après l’enquête de police, elle n’a versé aucune pièce justifiant la réexportation de cette quantité au Mali. Le produit a été écoulé au Sénégal, à l’insu de la douane. Des investigations ont permis de découvrir que seules 2 000 t ont fait l’objet de liquidation, en ce qui concerne des droits et taxes douanières. Et pourtant, l’essentiel de la cargaison a été écoulé sur le marché local.
 
Massata Ndiaye reconnaît avoir acheté légalement
 
Dans le cadre de l’enquête préliminaire, Massata Ndiaye a été entendu. Il a affirmé avoir acquis légalement 4 000 t d’engrais à 640 000 000 de F CFA auprès de Nancy Niang. Il a produit des bons de livraison. Il a soutenu aussi avoir payé toute la marchandise. C’est ainsi qu’une quantité lui a été livrée dans ses entrepôts au Cices et à Rufisque. 
 
Par contre, les policiers n’ont pas pu entendre les autres acheteurs jusqu’à la clôture de l’enquête. Raison pour laquelle le juge d’instruction avait procédé à une délégation pour qu’ils soient entendus. Ensuite, le magistrat avait émis des mandats d’arrêt international contre le DG Group, Mamadou Lamine Ngom et Atoumane Sy de la société Hacko. 
 
Toutefois, le procureur avait pris un réquisitoire supplétif pour demander l’audition des autres acheteurs.
 
Cependant, dans le cadre de l’instruction, Ndèye Nancy Niang a été déjà entendue dans le fond.  Ensuite, une confrontation a eu lieu entre elle et la partie civile Rahul Chandra. Laquelle a réaffirmé les termes de sa plainte, reprochant à Mme Niang  d’avoir volé sa cargaison d’engrais qu’il évalue à 3,9 milliards F CFA. Cette dernière, qui conteste les faits, a allégué qu’elle n’a pas traité avec Rahul. Elle a soutenu qu’en tant que transitaire, elle a agi au service de ses collaborateurs. Une version battue en brèche par Rahul Chandra qui a martelé avoir directement traité avec elle pour l’opération de vente de sa cargaison d’urée. Il a, à cet effet, brandi le contrat de vente qui le lie avec l’inculpée.   

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