Affaire de l’hôpital Le Dantec: l’un des destins d’une machine n’est-il pas de tomber un jour en panne ?

La simple prononciation dans un discours du mot cancer fait sursauter son interlocuteur à cause de la faible connaissance que les populations ont sur cette pathologie mal assimilée. Le cancer fait peur. Il fait trembler. Cancer = mort. Et pourtant, le cancer précocement dépisté peut se soigner. Bref ! Le cancer appauvrit les riches et tue les pauvres. D’ après les spécialistes, il peut se traiter de trois manières à savoir : la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie. Le traitement se fait au cas par cas.

L’arrêt momentané des traitements des patients atteints de cancer par la radiothérapie au Sénégal a fait couler beaucoup d’encre. A tort ou à raison. Quel est l’un des destins d’une machine fut- elle thérapeutique ? Lorsqu’ une eau est déversée sur le sol, que reste-il à faire ? Quel sens donné aux mesures prises par le gouvernement ? Du fait de la cherté de la prise en charge du cancer, prévenir ne vaut-il pas mieux que d’essayer guérir ?

Du destin d’une machine ?

Grand père m’a dit ce que tout le monde sait «toute chose a une fin de vie ou d’utilité». Regardant un canari assis dans un coin de sa chambre, il poursuivit «Quel est l’un des destins que connaîtra ce canari»?

Laconiquement, l’un des destins de ce canari est de rester un canari assis à cette place jusqu’à ce qu’on le déplace ou le remplace ou qu’il se casse.
Mais, si un jour le canari assis dans le coin de la chambre se casse par une action venue de l’extérieur ou intrinsèque, évidemment que c’est l’un des destins à lui, qui s’accomplit. S’il est cassé c’est parce que la matière avec laquelle il a été fabriqué porte les germes de son destin de canari cassable.
De même que le canari assis dans le coin de la chambre, l’un des destins de la machine de radiothérapie à l’hôpital Aristide Le Dantec s’est accompli en tombant en panne. C’est une machine. Elle a connu l’un des destins de celle-ci .

Pif ! Elle est tombée en panne. Pif ! Elle n’est plus utile. Et tout ce qui n’est plus utile, on le met de côté. Ce qui ne sert à rien, on s’en sépare. On s’en débarrasse.

Des mesures prises ?

Grand père m’a dit «quand quelqu’un fait du bien, quand tu peux le lui dire, dis le lui». Décidément, la responsabilité dont l’Etat du Sénégal a fait montre à travers le Ministère de la Santé et de l’Action sociale est à saluer à tout point de vue. Tomber en panne, c’est l’un des destins d’une machine. C’est inéluctable.

Personne ne peut dire avec exactitude quand est-ce qu’une panne de machine surviendra. Que faire de la foi ? Que faire de l’espoir ? Pour ceux qui disent qu’on aurait pu anticiper cela. Les autorités ont anticipé pour remplacer la machine de radiothérapie en engageant des démarches d’achat non seulement d’une nouvelle machine, mais également de trois autres. Cependant, conformément au droit à la santé des populations érigé en valeur constitutionnelle, les patients éligibles au traitement par la radiothérapie avec le soutien de l’Etat seront tous évacués au Maroc. Les frais médicaux, de transports, de logement et d’argent de poche sont à la charge de l’Etat.

En plus du Maroc d’autres pays comme le Mali et la Mauritanie seront mis à contribution pour recevoir les malades soumis au traitement par la radiothérapie. Le Sénégal n’a pas abandonné ses enfants, patients sous traitement à la radiothérapie à la merci des griffes du cancer.
Au contraire, il est resté au chevet de ses patients. En prenant en charge, en lieu et place des parents les patients éligibles au traitement de leur cancer par radiothérapie, le Sénégal à travers le Ministère de la Santé et l’Action sociale réalise un geste de haute portée républicaine qui témoigne de sa responsabilité et de sa solidarité agissante envers ses enfants.

Par ailleurs, comment les patients sont-ils choisis ? Le Sénégal compte combien de patients atteints de cancer ? Combien sont pris en charge ? Quand est ce que les machines commandées arriveront au Sénégal ? C’est légitime. En plus, c’est normal que les gens se posent des questions et attendent des réponses. C’est désormais chose faite ! Au passage, n’oublions pas de magnifier nos faits d’armes. C’est important pour la santé mentale de notre pays. Dans le passé, nous avions eu à faire face à des pathologies en tant que nation avec beaucoup de succès. La dernière pour ne citer que celle-là : la maladie à virus Ebola.

De l’attitude qui sied quand on ne peut empêcher une chose déjà arrivée?

Grand père m’a dit «il ne sert à rien de vouloir s’opposer à l’existence de quelque chose qui existe déjà». Les faits : Il y a arrêt momentané des traitements du cancer par la radiothérapie au Sénégal. Depuis l’avènement de cette panne de machine, ça jase de partout ! Une véritable tour de Babel ! La machine de radiothérapie est en panne ! Les malades éligibles au traitement par la radiothérapie ne peuvent plus se soigner. L’Etat aurait pu empêcher l’arrivée de cette panne. Connaisseurs et ignorants sans savoir de quoi il s’agit, s’expriment avec le cœur en jetant l’opprobre sur le gouvernement. Ces verbiages, bien qu’étant légitimes, ont alimenté dangereusement les rumeurs et la psychose chez les populations. Veut-on empêcher les gens de s’exprimer sur un sujet qui les concerne ? Bien sûr que non ! La liberté d’expression et la liberté d’opinion sont consacrées par la constitution du Sénégal. Il est bon de parler en connaissance de cause.

Une machine est tombée en panne. C’est le destin commun de toutes les machines. La radiothérapie à l’hôpital Le Dantec ne fait pas exception. Elle est tombée en panne au moment où l’on s’attendait le moins. Que les gens veuillent savoir, qu’elles sont les mesures prises par les autorités étatiques et sanitaires pour pallier à l’absence de traitement du cancer par la radiothérapie pour les patients éligibles à cette forme de traitement, c’est légitime ! C’est normal ! Mais aussi, ne fermons pas les yeux sur les efforts consentis par le gouvernement à travers le Ministère de la Santé et de l’Action sociale pour améliorer la santé des populations. La sagesse recommande le calme et la sérénité. Etre calme, serein et laisser le soin aux autorités compétentes faire leur boulot. Aucun patient sénégalais éligible au traitement de son cancer par la radiothérapie ne sera laissé en rade.

De la prévention du cancer ?

Grand père m’a dit «prévenir vaut mieux que guérir ». Oh ! Ils vont nous parler de la machine de radiothérapie en panne. Ils vont nous dire que gouverner, c’est prévoir. Donc, on aurait pu empêcher cette panne. Si tel est le cas, cela voudrait dire qu’on aurait pu savoir à quel moment la machine aurait pu tomber en panne pour empêcher l’accomplissement de son destin. On aurait pu avoir deux machines. Si l’une tombe en panne, l’autre prend la relève. C’est ce que la Ministère de la Santé et de l’Action sociale envisageait de réaliser quand la panne est fatalement survenue.

Pour rappel, l’Etat du Sénégal fait face à ses obligations en construisant des hôpitaux (dont le Centre national d’oncologie), des centres de santé et des postes de santé, en achetant des équipements médicaux, en formant le personnel, en rendant les médicaments accessibles aux patients, notamment ceux atteints de cancer. Et nous citoyens sénégalais, quelles sont nos obligations vis-à-vis de nous-mêmes et de l’Etat ? Nous sommes responsables de notre santé d’abord, avant l’Etat. La santé est une question personnelle avant d’être une affaire de l’Etat. Nous avons la responsabilité, chacun en ce qui le concerne, de veiller à sa propre santé.
Ainsi, du fait du coût onéreux de la prise en charge de la maladie du cancer, la prévention s’impose naturellement comme le moyen le mieux indiqué pour y faire face. Jadis considéré comme une maladie des riches ou des pays riches, le cancer touche toutes les couches de la population. Il est en train de se développer de façon exponentielle en Afrique à cause de l’urbanisation galopante, du changement de style de vie et de la mal bouffe des populations.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 30% des cancers dans le monde sont liés à la consommation du tabac et à l’exposition à la fumée de tabac contre 30% de cancers dus à la mauvaise alimentation. Au total, pour préserver notre santé, ne fumons pas, refusons de s’exposer à la fumée de tabac des autres et mangeons sain et équilibré.

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