Affaire Cheikh Tidiane DIOP : Ce Que Dit Le Dossier Médical révèle…

L’affaire Cheikh Tidiane Diop (l’ancien émigré qui s’est immolé devant les gilles du Palais présidentiel le 2 novembre 2018) n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Pendant que, avocats et défenseurs des Droits de l’homme continuent de charger l’Etat et les autorités hospitalières, ces derniers tentent de se défendre.

Il ressort de nos investigations que le défunt Cheikh Tidiane Diop aurait été admis dans un hôpital public de Dakar, le 2 septembre 2016, pour la prise en charge d’une ischémie sévère du membre supérieur droit. ‘’Il se plaignait d’une douleur du membre supérieur droit et d’une impotence fonctionnelle survenue 6 jours avant son admission, suite à une injection au pli du coude droit d’un produit de nature non précisée qu’il aurait reçu à l’infirmerie de la Maison d’arrêt de Rebeuss, pour des céphalées aiguës’’, indiquent nos interlocuteurs. A en croire Maitre Assane Dioma Ndiaye, Président de la Ligue sénégalaise des Droits de l’homme, il n’y a pas de doute qu’il existe un lien direct entre l’injection et la maladie qui a entrainé l’amputation du bras droit de la victime.

Cheikh Diop, selon l’avocat, a commencé à constater une gangrène à partir de l’injection. Il déclare : ‘’Les médecins qui l’ont reçu à l’hôpital de Grand-Yoff ont d’abord constaté qu’il n’a jamais eu d’antécédent pathologique notable. Celui qui a établi le rapport et qui a procédé à l’amputation le 20 septembre 2016, a bien indiqué que le début de la gangrène remonterait à trois semaines ; ce qui correspondrait à la date de la piqure.’’

Le droit-de-l’hommiste estime, pour ces raisons, que l’acte de Cheikh Tidiane Diop est compréhensible. ‘’Après ce qui lui est arrivé, argue-t-il, il a frappé à toutes les portes pour que son préjudice soit réparé, mais en vain. C’est peut-être pourquoi il a voulu lancer une alerte. C’est aujourd’hui une obligation morale pour nous et la famille de poursuivre son combat, après le deuil’’.

Cependant, d’autres sources proches du dossier ont rapporté qu’ils n’y a aucune preuve qu’une injection d’un produit quelconque est la cause de la gangrène. Ce qui est, par contre, certain, est que l’examen clinique à l’admission, selon toujours nos interlocuteurs, avait montré ‘’un membre supérieur droit œdématié de manière diffuse, cyanosé, avec deux phlyctènes infra centimétriques au dos de la main et une nécrose sèche de la pulpe des deux phalanges’’. Nos sources expliquent que ‘’le membre était froid jusqu’au pli du coude. La motricité et la sensibilité étaient aussi altérées… Le membre supérieur gauche était sans particularité de même que le reste de l’examen clinique’’.

Finalement, Cheikh Tidiane Diop a été amputé à l’Hôpital général de Grand-Yoff et non à Ouakam. Convaincu que l’Administration pénitentiaire est la source de son malheur, il avait, à maintes reprises, saisi les autorités pour être indemnisé. Sans succès. Las d’attendre, il s’est immolé devant le palais de la République le vendredi 2 novembre 2018.

EnQuête

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici