Petit à petit, le mystère de l’arrestation de Boy Djinné commence à s’éclaircir. Réunis, cet après-midi, dans les locaux de la Direction de la Police Judiciaire à Dakar, le commissaire principal de police, Ibrahima Diop, patron de la Division des Investigations Criminelles, et l’officier de police, Amadou Bocar Niane, chef du poste de Koukané, ont fait face à la presse. Des confidences des policiers, il est ressorti que c’est «sur dénonciation anonyme» que Boy Djinné à été interpellé à son retour de Guinée, alors qu’il se trouvait sur le territoire national.
Dans le cadre de sa «politique de transparence» et d’opération de charme, le ministère de l’intérieur a envoyé ses chefs de police, responsables de l’arrestation et l’audition du plus célèbre des évadés du Sénégal, faire face aux journalistes.
Et, à en croire les déclarations des policiers, «c’est une dénonciation anonyme qui a permis d’interpeller Modou Fall, alors qu’il revenait de Guinée Conakry», après avoir réussi la prouesse de sortir du pays, au nez et à la barbe des milliers de forces de l’ordre et de sécurité qui ne doivent, certainement, pas manquer d’avoir son signalement collé dans leurs locaux.
Mais, comme il fallait s’y attendre, le ministère de l’Interieur qui a besoin de cette opération de charme pour redorer son blason -sali pour les bravades de Boy Djinné- a déclaré que «c’est grâce au concours des forces de défense et de sécurité, notamment la DIC et de la Direction de la Police de l’Air et des Frontières -PAF- que l’arrestation a pu se faire.»
Aussi, les policiers ont laissé entendre que «au cours de l’enquête ouverte, (ils ont) pu déterminer les conditions d’obtention d’un passeport diplomatique bissau-guinéen dont le fugitif était détenteur».
Mais, pour ne pas trahir «le secret de l’instruction», -puisqu’on va désormais vers la désignation de plusieurs juges d’instruction tellement les dossiers sont nombreux-, les policiers ont laissé les journalistes sur leur faim.
Très à l’aise dans leur opération de séduction, les policiers ont déclaré que «Modou Fall détenait aussi de nombreux documents qui, apparemment, sont authentiques.» Sans entrer dans les détails de la nationalité de ces documents, qui paraissent fiables, les limiers ont laissé entendre que «Boy Djinné et ses acolytes ont été présentés au parquet dans la matinée du lundi«.
En plus de Modou fall, alias Boy Djinné, tout porte à croire que son épouse, Diabou Cham, de nationalité gambienne comme son mécanicien sont certainement du voyage chez le procureur de la République qui leur a notifié les chefs d’accusation «d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux, de blanchiment de capitaux, d’évasion multiple, de vols aggravés et de complicité de ces chefs.»
Si les policiers ne confirment pas les rôles des uns et des autres et ne disent pas si l’épouse et le mécanicien ont été inculpés et écroués, ils ont livré les noms de Y. Guèye, B. Guèye et Y. Fall comme les complices de l’ex-fugitif.
Ces personnes pourraient être, selon les sources de Senenews.com, les deux soeurs de Modou Fall arrêtées à Diourbel et à qui les policiers reprocheraient le fait qu’elles aient envoyé de l’argent à leur frangin en cavale.
En plus de ces personnes sus-citées, les policiers auraient deux agents de l’administration pénitentiaires dans leur viseur. Ils reprocheraient à ces agents d’avoir été soudoyés pour faciliter l’évasion de Modou Fall de la prison de Diourbel.
Sous stricte surveillance, pour qu’ils ne quittent pas le territoire, «ces agents pourraient faire l’objet d’arrestation à tout moment».
A en croire cette même source de Senenews.com, proche du dossier, «c’est un ami qui s’est disputé avec Boy Djinné – et qu’ils ont descendu du véhicule en cours de route- qui a informé les policiers de la sortie du territoire de Boy Djinné, sous un faux nom«.
C’est cet informateur qui aurait livré aux policiers la plaque minéralogique et les descriptions du véhicule de Modou Fall.
«Forts de ces précieux renseignements, les policiers -du GMI et quelques éléments de la DIC envoyés en direction de Tamba- ont tendu leurs filets dans la zone et attendu que le poisson -Boy Djinné- vienne s’y engouffrer«. Voila comment a pris fin la cavale de l’homme que The Great Professor, His excellency Doctor Yaya Abdul Aziz James Junkung Jammeh, Babili Masah, n’a jamais voulu livrer au Sénégal.