Selon les informations de Libération, la Chambre d’accusation a
ordonné la restitution de tous les scellés effectués à la suite de
l’arrestation d’Aziz Ndiaye et de son directeur commercial. Le Doyen des
juges avait ordonné la restitution d’une partie des produits, à
savoir le lait, mais avec cette décision l’homme d’affaires récupère
tous ses produits et magasins.
Une décision qui annonce un non-lieu de plus en plus évident car si la
cambre d’accusation a jugé que ces produits sont propres à la
consommation, on peut dire que l’accusation s’écroule d’office.
Dans cette affaire, tout avait commencé le lundi 9 juillet 2018 lorsque
la section de recherches (SR) a reçu un renseignement faisant état de
la présence d’individus dans un entrepôt sis à la foire en train de
substituer des bouteilles d’huile les unes aux autres. Sans désemparer,
le chef de la SR a dépêché une équipe sur les lieux pour en savoir
davantage. A leur arrivée, l’entrepôt était fermé.
Après avoir tapé avec instance, le gérant de l’entrepôt Amadou Dème est venu ouvrir la porte. Une fois à l’intérieur, des ouvriers ont été trouvés en pleine activité en train de substituer des bouteilles d’huile de marques différentes. Les étiquettes “Elita” collées sur certaines bouteilles d’un litre était en train d’être décollées pour être remplacées par d’autres d’étiquettes “J’adore”. Les cartons d’huile “Elita” et ceux de marque “J’adore” étaient les uns à côté des autres pour faciliter les opérations. En outre, il y avait beaucoup de cartons vides neufs estampillés “J’adore” prêts à être utilisés, en substitution aux cartons “Elita”.
Par ailleurs, des camionnettes avec des effigies publicitaires “J’adore” étaient à l’intérieur de l’entrepôt non loin des cartons déjà conditionnées et prêts à être embarqués dans le véhicule. Pour les enquêteurs, cette pratique constitue une violation des dispositions de la loi 66- 48 du 27 mai 1966 relative au contrôle des produits alimentaires et à la répression des fraudes.
L’entrepôt avait été mis sous scellé.
A l’effet d’élucider cette affaire, une enquête a été ouverte. Les
investigations menées par la SR ont révélé que l’entrepôt et son
contenu sont la propriété de Abdoul Aziz Ndiaye, Président Directeur
général de “Aziz Business Company” (ABC).
Parmi les personnes qui étaient présentes il y’avait un nommé Amadou
Dème, responsable de l’entrepôt et Saliou Sène directeur commercial
d’ABC. C’est ce dernier qui dirigeait les opérations.
Entendu comme mis en cause présumé, Aziz Ndiaye a nié toute implication la substitution des bouteilles.
Selon lui, il a été mis au courant des agissements de ses employés
quand il a été interpellé sur la question par les gendarmes. Il dit
faire confiance à son directeur commercial qu’il a responsabilisé. Il
précise tout de même qu’il a introduit auprès du chef de la division
de la consommation et de la sécurité des consommateurs une demande
d’autorisation d’étiquetage mais il n’a pas encore de réponse.
Aziz Ndiaye a transmis la demande aux gendarmes, non sans ajouter
qu’il a l’exclusivité sur le produit “J’adore”. Il a même obtenu un
certificat d’enregistrement de l’organisation africaine de la
propriété intellectuelle.
De même il a produit un document pour prouver qu’il a un contrat
d’exclusivité pour la vente de l’huile “Elita” pour une période allant
jusqu’en 2020.
Quant à Saliou Sène, il reconnaît être l’instigateur de la substitution des deux marques d’huile. Pour justifier son acte, il évoque la vétusté des cartons d’huile “Elita”. C’est, selon lui, pour ne pas enregistrer de pertes qu’il a demandé à ses employés de remplacer les cartons d’huile “Elita” par ceux de marque “J’adore”. Son dessein n’était pas de les commercialiser mais de les préserver, selon sa version. Il affirme en outre que sur les 500 cartons entreposés seuls 30 étaient concernés par la substitution.