Cela fait plus d’une semaine qu’elle porte le fardeau du silence. Pourtant, dans cette affaire présumée de viols répétés et de menaces de mort contre le leader du Pastef/les Patriotes, Ousmane Sonko, Adji Sarr, masseuse au salon «Sweet Beauté», est l’actrice principale. Après sa plainte déposée à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane (Dakar), Adji Sarr s’est comme éclipsée. Aucune nouvelle d’elle. Son silence est intrigant…
Plus d’une semaine après l’ébruitement de la plainte – portant sur des viols répétés et menaces de mort – déposée le 3 février dernier contre Ousmane Sonko, une question taraude les esprits. Mais où se trouverait la masseuse Adji Sarr, qui a tenu en haleine le pays à la suite de son action en justice contre le leader du parti Pastef.
« Mais où est passée Adji Sarr ?»
Auteure de la plainte contre le leader de Pastef-Les-Patriotes, Ousmane Sonko, pour viols répétés et menaces de mort, la masseuse brille par son absence depuis l’éclatement de cette affaire de mœurs qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Personne anonyme subitement mise au-devant de la scène médiatico-judiciaire, A. Sarr, présentée par certains comme une victime et par d’autres comme élément essentiel d’une cabale, s’emmure dans un mutisme « inquiétant ». Pas même une prise de parole, encore moins une apparition publique qui renseigne sur son état psychologique. Même son actuel lieu de résidence est un mystère.
Mais selon un de ses avocats contacté par L’Observateur, «Adji Sarr est gardée dans un lieu sûr, dans un endroit encore tenu secret, pour les besoins de sa sécurité et de la préservation de son intégrité physique.»
Dans cette affaire qui l’oppose à Ousmane Sonko, candidat arrivé troisième à la Présidentielle 2019, soutenu par une frange jeune, la fille ne veut prendre aucun risque inutile qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Mais ne perd pas de vue le combat judiciaire qui l’entend. C’est pourquoi «Adji Sarr est bien entourée et constamment assistée par les avocats commis pour sa défense.» Elle observe le ramdam médiatique de loin avec stupéfaction.
Un des membres de sa famille qui l’a eu au téléphone confirme : « Adji Sarr est profondément perturbée par les proportions que prend cette affaire. Elle souffre dans sa chair, parce que se sentant doublement victime pour ensuite faire l’objet d’un lynchage sans complaisance sur les réseaux sociaux. »
Cible d’attaques et jusqu’ici sans défense solide sur la place publique, « Adji Sarr est meurtrie d’avoir été présentée comme étant une femme de mœurs légères. Elle est traumatisée au point que nous envisageons de la faire assister par un psychologue », confie-t-on dans son proche entourage.
Dans sa plainte adressée à la section de Recherches de Colobane le 3 février dernier, Adji Sarr qui accuse Ousmane Sonko de l’avoir « transformée en son objet sexuel » et qui « n’arrive plus à vivre sous ses viols répétés », dit « vivre dans un stress perpétuel et un dégoût de (son) corps ».
Elle a accusé le leader de Pastef de l’avoir étranglée et violée avant de menacer de la faire « disparaître de la surface de la terre ».
Des allégations battues en brèches par Ousmane Sonko. Ce dernier dénonce une cabale orchestrée par le pouvoir avec comme seul objectif d’éliminer un farouche opposant.
L’Obs