Les mourides, d’abord ceux de Touba, et au-delà ceux qui n’approuvent pas la collusion des religieux avec ce pouvoir corrupteur, doivent sanctionner les marabouts qui mettent en avant leurs petits calculs. Abdoul Ahad Gaïndé Fatma n’est pas le seul à avoir lourdement fauté. Sa sanction doit être exemplaire. Pour servir de leçon. Quant à Bass Khadim Awa Ba, quelqu’un dans la hiérarchie mouride doit lui dire de ne plus s’en prendre aux forces civiles ou de l’opposition en leur intimant l’ordre d’aller travailler. Équidistance, est le chemin. Sinon, c’est suivre une logique destructrice de valeurs.
Brader l’héritage si précieux du mouridisme ne le détruira cependant pas car son fondateur et certains de ses successeurs, y compris dans sa famille élargie, ont été stricts dans sa préservation. Mais ceux qui, suivant un Macky Sall à la mouridité fluctuante selon ses intérêts pendant qu’il éviscère les ressources et deniers de la nation, doivent en payer le prix, et être rappelés à l’ordre. Quels qu’ils soient…
En cette veille de Korité, au Sénégal, après avoir demandé pardon à toutes et à tous, mais aussi pardonné, je voudrais aussi que les individus qui se réfugient derrière la religion pour dissiper leurs détournements de deniers publics en soient chassés. Les pires prédateurs de la République se distinguent par leur zèle de néophyte dès qu’ils cherchent à échapper à la Justice, et leur premier réflexe c’est de s’acheter des accoutrements et un comportement pour se faire passer en bons mourides, tidianes, layènes, chrétiens. Ça suffit !
Il est grand temps que la religion, au sens large, clarifie ses rapports avec le pouvoir, les pouvoirs politiques ou d’argent, et redevienne un pilier social fiable, posture qui la légitime !
Je suis un mouride de cœur, de sang et de conviction. À ces divers titres, il est vital, pour ma part, de dénoncer les manœuvres dangereuses d’un régime politique, sans foi ni loi, dont le souci premier est de faire de la religion, des confréries, une échelle pour réaliser ses ambitions loin d’être conformes aux intérêts de la nation.
Ps: Soyons net, je suis petit-fils du Fondateur du mouridisme, et donc je dois défendre cette confrérie, ensuite je précise que je ne suis pas homme à parler en l’air. Serigne Moustapha Saliou, fils de Serigne Saliou, quand il m’a vu à Touba, m’a dit, sur le champ: tu dois être le porte-parole du Khalife. Ensuite j’ai grandi à l’ombre de Serigne Abdou Khadre, mon oncle, Serigne Modou Massamba, mon oncle, Serigne Modou Mamoune, mon oncle. J’ai salué Serigne Fallou et tous les grands dignitaires du mouridisme. Je peux donner des cours à tous les excités du mouridisme. Certains, comme Mbackyou Faye ou Samuel Sarr, ne seraient pas admis dans ma classe.
Adama Gaye