Agé de 27 ans, T. F a comparu ce jeudi devant le tribunal des flagrants délits de Grande Instance de Dakar pour tentative d’extorsion de fonds et d’atteinte à l’intimité de la vie privée au préjudice de A. S. Jugé, il sera condamné à deux ans d’emprisonnement, assortis de sursis.
Le prévenu T. F a clamé son innocence durant toute la durée de l’audience. Il a essayé de faire croire au tribunal que, c’est par abus de pouvoir qu’il est traîné en justice par la partie civile. Mais, cet argument de défense ne lui a pas permis de convaincre sur sa non culpabilité. Puisqu’il est reconnu coupable par le tribunal.
Revenant sur les faits, tout est parti d’une plainte, déposée par la partie civile qui a expliqué l’avoir accueilli dans sa maison, après l’avoir rencontré dans un jardin public de son quartier. Il déclare ne connaître, ni d’Adam ni d’Eve le prévenu. Logé, nourri, blanchi par lui. Sachant qu’il est nanti, le prévenu se transforme en maître-chanteur contre lui.
Et son modus operandis consistait à lui demander de l’argent, sous menace qu’il détenait des informations contre lui et qu’il est capable de les révéler un jour au grand public.
Refusant d’obtempérer, le prévenu, déterminé à lui soutirer de l’argent se tourne vers sa femme pour faire les mêmes menaces. Cette fois-ci, il dit à cette dernière, que son époux lui devait une dette de 1 million 800 mille francs Cfa.
Après avoir filtré son numéro, le prévenu qui ne cesse d’exercer des menaces contre lui, commence à publier les photos de ses enfants sur Facebook.
Attrait devant le tribunal ce jeudi, pour tentative d’extorsion de fonds, atteinte à l’intimité de la vie privée, le prévenu réfute les accusations de la partie civile. Selon lui, c’est un contrat de travail qui le lie avec la partie civile.
« Après m’avoir employé comme chauffeur pendant huit mois, il est venu chez moi demander la permission à ma mère pour que je puisse déménager chez lui. Après l’aval de cette dernière, il s’est engagé à me payer 80 mille francs Cfa chaque mois, pour l’accomplissement de certaines tâches ménagères et le paiement de ses factures d’eau, d’électricité, les frais scolaires de ses enfants entre autres », explique-t-il.
Après dix mois d’arriérés de salaire qu’il a commencé, poursuit-il, à lui réclamer son argent sans exercer une quelconque menace contre lui ou à sa famille. » Dès que j’ai déposé une plainte auprès du procureur, il m’appelle pour me dire qu’il va me payer. A cet effet, il m’a même envoyé 200 mille francs par Wari. Et je cours toujours derrière mes 600 mille francs », a-t-il précisé.
Pour les photos qu’il a publiées sur Facebook, il soutient que cela n’a rien à voir avec le problème. Parce que, dit-il, il y a une certaine familiarité, nouée avec les membres de sa famille.
Le parquet a requis six mois ferme. Selon la représentante du Ministère public, tous les chefs d’inculpations sont établis. Parce que, même les messages que le prévenu envoyait à la partie civile sont versés dans le dossier.
« Et même, s’il existait un contrat de travail entre eux, le prévenu n’avait pas à exercer des menaces contre la partie civile pour recouvrer sa créance. Parce qu’il y a le tribunal du travail qui est compétent à cet effet », a-t-elle martelé.
La défense a plaidé pour la relaxe de son client. Selon la robe noire, la véritable victime dans cette affaire, c’est son client. Parce que, affirme-t-il, il y a détournement de procédure.
Ainsi, il a demandé au tribunal de condamner la partie civile à lui payer 50 millions de nos francs.
Finalement, c’est son client qui sera reconnu coupable et condamné à deux ans de prison, assortis de sursis.