Accusations de viol et prix du silence : Cristiano Ronaldo dans l’oeil du cyclone

Portugal's forward Cristiano Ronaldo poses on arrival at "Quinas de Ouro" ceremony held and the Estoril Congress Center in Estoril, outskirts of Lisbon, on March 20, 2017. / AFP PHOTO / PATRICIA DE MELO MOREIRA (Photo credit should read PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP/Getty Images)

 

C’est un sujet récurrent de scandales, et encore un sujet bien tabou dans la société aujourd’hui. Parce qu’on croit les « stars » intouchables. Parce qu’elles sont mises sur un piédestal de toute puissance. Parce qu’on n’arrive pas à croire aussi, et souvent à raison, qu’elles aient pu faire une chose pareille et qu’elles ont des arguments puissants pour nous le faire croire.


Pourtant, pas une année ne passe sans qu’un scandale sexuel éclabousse une personnalité, acteur ou sportif mondialement connu, propulsé sur le banc des accusés par des accusations soudaines et souvent floues. À l’appui de documents qu’il a décidé de révéler au grand jour, dessinant le décor d’un funeste récit, l’hebdomadaire allemand DER SPIEGEL pointe du doigt le nouvel accusé : Cristiano Ronaldo.

Une suite à Las Vegas, une soirée qui dérape

Rencardé par les lanceurs d’alertes de Football Leaks, DER SPIEGEL lance un pavé dans la mare et espère provoquer un tsunami, se déclarant en possession de nombreux documents qui permettent d’accuser Cristiano Ronaldo d’avoir violé une jeune femme.

Les documents en question, une lettre de six pages de la victime, une certaine Susan K., et un accord de non-divulgation impliquant de nombreux avocats dont celui du joueur Carlos Osório de Castro, renvoient à des faits qui se seraient déroulés en 2009. Le 13 juin 2009, pour être précis, dans la 57306 du Palms Place Hotel, à Las Vegas. Cristiano Ronaldo est alors en vacances avec son beau-frère et un cousin, et fait la connaissance de la jeune fille sur place au détour d’une soirée. La suite est racontée, a priori du point de vue de la jeune femme, dans la lettre dont le SPIEGEL dit être en possession.

Une lettre adressée directement au joueur, écrite plus d’un an après les faits, dont le SPIEGEL dévoile certains extraits, glaçants :


« J’ai crié NON NON NON NON NON NOOOON et je t’ai supplié d’arrêter. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie (…) Je donnerais tout aujourd’hui pour revenir en arrière et changer ma décision ! Ça fait plus d’un an que tu m’as violée (…) Ma vie ne sera plus jamais la même (…) J’espère que tu réalises ce que tu as fait et que tu as appris de cette terrible erreur! Ne prends pas la vie d’une autre femme comme tu as pris la mienne. »

Le journal allemand écrit ensuite, d’après le contenu de la lettre : « Après que ce soit fini, Ronaldo se serait tourné vers elle et dit qu’il était quelqu’un de bien 99% du temps, mais qu’il ignorait ce qui se passait dans le 1% restant ».

Un accord à « l’amiable »

L’autre document dont dit être en possession le SPIEGEL est un accord de non-divulgation, conclu après une longue négociation entre Cristiano Ronaldo et Susan K., renommés Mr. D et Ms. P dans le document, et par les avocats des deux parties. L’accord, qui n’a pas été signé par Ronaldo lui-même, prévoit le versement d’une somme de $375.000 contre l’absolu silence de la femme sur cette affaire. « Elle devra certifier la destruction permanente de toute trace électronique, écrite ou tout autre matériel généré ou reçu en lien avec les événements présumés » prévoit le contrat. Le contrat interdit également tout commentaire de la jeune femme à qui que ce soit au sujet de cette affaire : contactée par le SPIEGEL, Susan K. n’a donné aucune réponse, fuyant les journalistes partis à sa rencontre.

La fuite de cette affaire pourrait évidemment représenter un enjeu très sérieux pour Cristiano Ronaldo. Dans l’état du Nevada, l’agression sexuelle est un crime extrêmement grave. Les avocats de Ronaldo, contactés par le SPIEGEL, défendent évidemment leur client en bloc : « Nous rejetons catégoriquement toute accusation levée par vos questions, a déclaré Johannes Kreile, avocat du joueur basé à Munich. Nous prendrons des actions contre toute accusation calomnieuse ainsi que contre toute violation à l’égard de sa vie privée. »

Le 14 avril, Ronaldo réagissait officiellement par le biais d’un communiqué publié par son agence, Gestifute :


« Aujourd’hui, le journal allemand Der Spiegel publie un long article à propos d’une accusation présumée de viol qui aurait été dirigée contre Cristiano Ronaldo en 2009, soit il y a environ huit ans. Cet article n’est rien d’autre qu’une fiction journalistique.

La victime présumée refuse de se présenter et de confirmer la véracité de l’accusation, poursuit le communiqué. Le journal a basé son récit sur des documents qui ne sont pas signés et dans lesquels les parties ne sont pas identifiées, sur des mails entre avocats dont le contenu ne concerne pas Cristiano Ronaldo et dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée, et sur une présumée lettre qui aurait été envoyée par la prétendue victime, mais qui n’a jamais été reçue par Cristiano.

Les accusations rapportées par Der Spiegel sont fausses et Cristiano Ronaldo fera tout ce qui est en son pouvoir pour réagir contre celles-ci, indique le communiqué. Une accusation de viol est dégoûtante et outrageante. Et il ne la laissera pas entacher sa réputation.


Malgré la ligne de défense, logique, adoptée par Cristiano Ronaldo, de nombreuses questions sont levées par la provocation de ce scandale par le SPIEGEL. Y’a-t-il vraiment eu agression sexuelle ? La version de la victime semble en tout cas aller dans ce sens. Quelles seront les conséquences pour Ronaldo, si conséquences il y a ? Les affaires d’agression sexuelle, surtout quand elles se sont déroulées il y a aussi longtemps, sont souvent très compliquées à gérer, et les faits infiniment durs à prouver. Pourquoi cette affaire ressort-elle maintenant ? La raison importe finalement assez peu car il faudra, dans tous les cas, mettre de la lumière sur cette histoire.

 

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