Le chef de l’exécutif guinéen, Alpha Condé, de retour d’Ethiopie où il a été désigné à la présidence tournante de l’Union africaine (UA), a reçu ce jeudi un accueil grandiose à Conakry, sur fond d’agitation sociale.
Contrairement aux jours précédents, la capitale guinéenne, de la haute banlieue au centre-ville, présente un visage contrasté. La fête d’un côté, les manifestations de l’autre.
Sur la route Le Prince, allant de Kagbelen à Hamdallaye, une zone majoritairement habitée par des partisans de l’opposition, des jeunes manifestants étaient aux prises avec les forces de l’ordre. Ils répondaient à l’appel d’un syndicat qui projette une grève.
Tout le long des artères, la circulation routière est quasi-paralysée en raison d’une pénurie de carburant qui frappe de plein fouet tout le pays depuis trois jours.
Par endroits, les jeunes érigent des barricades, brûlent des pneus et bloquent la circulation.
De même, les magasins de commerce sont fermés et les citoyens sont terrés dans les quartiers.
En revanche, sur l’Autoroute Fidel Castro, allant de l’aéroport de Conakry au pont l’Échangeur, en passant par le grand marché Madina, les partisans du pouvoir, tout de blanc ou de jaunes vêtus, occupaient cet axe.
A chaque carrefour, une forte sonorisation distillait des chansons du terroir. Au palais du peuple de Conakry et à la Place des martyrs, les supporters étaient agglutinés, attendant leur champion.
A son arrivée à l’aéroport de Conakry, le nouveau président en exercice de l’UA, Alpha Condé, a été accueilli par une déferlante populaire massée aux alentours.
De Gbessia, le chef de l’État, Alpha Condé, s’est rendu à la Place des martyrs située au centre-ville, suivi par un cortège de ses partisans.