Le président américain Barack Obama a demandé à son administration d’ouvrir la porte à au moins 10.000 réfugiés pour l’année fiscale qui débutera le 1er octobre, a annoncé, ce jeudi, la Maison Blanche via son porte-parole.
« Le président a demandé à son équipe d’augmenter ce chiffre pour l’an prochain et l’a informée qu’il souhaiterait la voir accueillir, ou au moins se préparer à accueillir, au moins 10.000 réfugiés syriens au cours de la prochaine année fiscale », a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.
L’administration Obama a été vertement critiquée par les défenseurs des réfugiés et des migrants pour la lenteur de sa réaction et parce qu’elle ne prenait pas suffisamment de mesures pour faire face à la crise des réfugiés qui fuient le conflit en Syrie et d’autres pays.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi les Etats-Unis, un pays nettement plus grand que la Grande-Bretagne, avait décidé d’accueillir un nombre plus faible de réfugiés, M. Earest a répondu : « Le bon sens nous dit que la solution ici, c’est de répondre aux besoins urgents, immédiats des réfugiés ». Mais, a-t-il ajouté, il faut aussi reconnaître « que la priorité absolue lorsqu’il s’agit d’évaluer ces différentes politiques doit être la sûreté et la sécurité des Etats-Unis et de nos concitoyens ».
Depuis le début de la guerre en Syrien en 2011, plus de quatre millions de Syriens ont fui leur pays, selon des statistiques des Nations Unies.
Les Etats-Unis disent avoir accueilli 1.500 réfugiés cette année. Les défenseurs des réfugiés et certains parlementaires estiment qu’en accueillir 10.000 de plus ne va pas assez loin pour répondre à cette crise humanitaire provoquée par la guerre civile syrienne, qui a causé un afflux massif de réfugiés en Europe.
Le Comité international de secours (IRC), une ONG américaine, a critiqué les annonces de la Maison Blanche, les qualifiant de « maladroites et peu convaincantes ».
Le président de l’IRC, David Miliband, avait déclaré dimanche dernier sur NBC que les Etats-Unis devaient accueillir 65.000 réfugiés syriens « pour maintenir sa position de leader dans la réinstallation de réfugiés ».
Lorsqu’on lui a été demandé si l’administration Obama ressentait une quelconque responsabilité à partager ce fardeau avec ses alliés européens, M. Earnest n’a pas directement répondu, soulignant que les Etats-Unis avaient fourni 4 milliards de dollars d’aide humanitaire et œuvraient au niveau diplomatique à résoudre le conflit en Syrie de manière « pacifique ».