Vendredi dernier, lors d’un meeting à Ziguinchor, Ousmane Sonko, tête de liste de Pastef, a exprimé son intention d’abroger la loi d’amnistie s’il obtenait la majorité parlementaire.
Ismaila Madior Fall a fermement critiqué cette loi, estimant qu’elle promeut l’impunité et que, par conséquent, tous ceux qui en ont bénéficié, y compris l’ancien Président Macky Sall, doivent être tenus responsables de leurs actes.
Réagissant à cette déclaration, Ismaila Madior Fall, ancien ministre de la Justice, a proposé une approche différente. Lors de son passage à l’émission Grand Jury de la RFM ce dimanche, Madior Fall a défendu l’idée d’une « commission de justice et de réconciliation » comme alternative à l’abrogation de la loi d’amnistie. Selon lui, cette solution pourrait permettre de gérer les « événements malheureux » qui ont marqué le pays, et qui sont, selon lui, des moments critiques pour l’État et la démocratie au Sénégal.
Ismaila Madior Fall a souligné que la responsabilité des troubles récents n’incombe pas à une seule personne ou à un groupe, mais plutôt à la société sénégalaise dans son ensemble. Il a rappelé que des appels à manifester sont également venus de l’opposition et que l’État, dans son rôle de garant de la stabilité nationale, devait intervenir pour éviter un effondrement.
Selon lui, l’instauration d’une commission de justice et de réconciliation, inspirée des exemples internationaux de commissions de vérité et de pardon, pourrait offrir une solution pacifique et inclusive.
Ismaila Madior Fall estime que la commission de justice et de réconciliation pourrait répondre aux attentes de justice sans polariser davantage la société. Il a également mis en garde contre l’abrogation de la loi d’amnistie, se demandant « qui a réellement intérêt à son abrogation ». En s’attaquant aux événements passés dans un esprit de réconciliation, il espère que le Sénégal puisse avancer vers un avenir plus uni et apaisé.