Le ministre de l’Intérieur espagnol Juan Ignacio Zoido était à Dakar ce jeudi.
Un déplacement de la plus haute importance pour le royaume d’Espagne qui fait des pieds et des mains pour se soustraire de la problématique de l’immigration. Et dans cette lutte, le Sénégal qui est considéré comme une plaque tournante du « trafic », occupe une place centrale. Pour l’Espagne, c’est un Sénégalais qui a montré aux citoyens des autres pays africains qu’il était possible de débarquer aux Canaries avec une simple embarcation de pêcheur. En effet, selon les Espagnols, au début de 2006, quand un pêcheur Saint-Louisien a débarqué aux canaris, les réseaux d’immigration ont réalisé que cela, bien exploité, pourrait être une entreprise extraordinaire. Quelques mois après, estiment les autorités espagnoles, 39.000 clandestins ont atteint leurs côtes. Ainsi, avec le président WADE qui avait mis le REVA en branle pour maintenir les émigrés dans leur pays, grâce à l’agriculture, l’Espagne va signer de nombreux accords avec le Sénégal pour lutter contre ce phénomène.
A Dakar ce jeudi, dans le cadre d’une visite de travail, le ministre de l’Intérieur espagnol a remis au gout du jour ces accords et a signé avec son homologue sénégalais un autre pour le renforcement du dispositif sécuritaire dans leurs frontières pour lutter contre l’immigration clandestine et le terrorisme. Mais pour ce dernier accord, contrairement à Me WADE qui avait mis la barre très haut, avec le financement de son plan REVA, le gouvernement s’est contenté de miettes. Pour trois millions d’euros, le Sénégal va engager des bateaux et des véhicules dans le contrôle de l’immigration. Les trois millions serviraient à payer le carburant, indique-t-on. Une somme que le ministre Abdoulaye Daouda DIALLO n’a guère mentionnée à l’issue de sa séance de travail avec les Espagnols. Il s’est plus attaché à attaquer Me WADE que donner des précisions sur ces trois millions d’euros.