Le ministre de l’Intérieur ne semble pas accorder une grande importance aux opposants qui réclament son départ. Abdoulaye Daouda Diallo qui s’exprimait, hier, en marge d’une visite qu’il a effectuée à l’Ecole nationale de Police, en compagnie de son homologue gambien, a minimisé les réclamations de l’opposition.
« Ils n’ont qu’à s’adresser au président de la République », s’est-il contenté de lancer, narguant ses détracteurs parce que lors du dernier Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Apr, le président Sall l’avait félicité pour « la bonne organisation des élections législatives ». Dans la foulée, il lui avait renouvelé sa confiance. Ce qui avait suscité un tollé du côté des opposants.
Pour en revenir au ministre de l’intérieur, interpellé sur l’organisation des élections législatives du 30 juillet dernier, Abdoulaye Daouda Diallo s’est voulu on ne peut plus clair : « c’est une appréciation du chef de l’Etat. C’est lui qui définit la politique du gouvernement et c’est lui qui apprécie quel est le rôle qu’il doit confier à chaque autorité en qui il aura confiance, dans le cadre de ses missions-là. Moi, je n’ai pas quelque chose à dire à ce niveau ».
Sur l’objectif de la visite à l’école nationale de police, le locataire de la place Washington a indiqué qu’ils se sont déplacés pour « voir les fondamentaux de la pratique judiciaire, de la formation professionnelle ».
« Nous avons eu à revisiter l’essentiel des activités de la police en termes de sécurité, de façon générale. On a vu que beaucoup d’efforts sont en train d’être déployés par la police nationale, tout en respectant la grande vision du chef de l’Etat qui a mis énormément de moyens pour qu’on soit à niveau », a déclaré M. Diallo, qui s’est félicité du fait que le pays « puisse assurer davantage la sécurité au niveau intérieur, mais surtout au niveau des frontières ».
L’autre élément, selon lui, « c’est la question de la lutte contre le terrorisme, le maintien de l’ordre ». Mais, le ministre a été rassurant : « nous travaillons à ce que cette coopération soit beaucoup plus inclusive avec nos frères de la Gambie. C’était l’occasion de leur montrer ce qu’on est en train de faire, peut-être que cela pourra les inspirer. Mais, c’est une façon de les inviter à venir partager avec nous, les quelques expériences que nous avons. Et ensemble, c’est sûr que nos forces de sécurité se comporteront mieux, pour assurer la sécurité commune de nos deux états ».
A en croire le ministre, dans la lutte contre le terrorisme, l’ambition du Sénégal, « c’est de faire l’information ». « Notre objectif est de partager les informations entre le Sénégal et la Gambie, d’abord, et le reste de la sous-région. Etre à niveau et ne pas être surpris. On fera de sorte que l’on ne soit pas facilement surpris. C’est notre souhait, et nous penons qu’ensemble, nous réussirons cela », a-t-il également fait savoir.
De son côté, le ministre de l’Intérieur gambien, Mai Ahmed Fatty, a indiqué avoir vu « une démonstration importante et impressionnante ». « Cela nous donne une leçon pour développer notre capacité. Et cela nous donne une idée sur le maintien de l’ordre et le renforcement de capacités » a-t-il souligné.
Voxpopuli