Abdoulaye Baldé regrette d’être entré en politique. Dans le viseur de la Crei, le maire de Ziguinchor et président de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs) se dit épié par le régime de Macky Sall et «traité de tous les noms d’oiseaux» à cause de ses convictions politiques.
Il dit : «Il y avait 25 personnes listées par l’ancien procureur que j’appelais ‘’le très spécial’’ (Aliou Ndao, ancien procureur spécial de la Crei, Ndlr). Dans ces 25, après Karim Wade, j’ai été, parmi les politiques, l’homme le plus persécuté. Les autres, personnes ne les inquiète.»
Il détaille : «J’ai subi beaucoup de brimades de la part de ce régime. On m’a traîné dans la boue, (on a) séquestré mes voitures, interdit de sortir du territoire pendant 4 ans… En tant que maire de Ziguinchor, je ne pouvais même pas rentrer chez moi via la Gambie. Car, c’est un territoire étranger. Vous vous rendez compte ? Parfois en passant à l’aéroport, de petits agents de police, peut-être même dont j’ai formé les supérieurs, me font subir des tracasseries de toutes sortes. Des gens se permettent de vous traiter de tous les noms d’oiseaux sur les réseaux sociaux. Je pense que si c’était à refaire, je n’aurais jamais choisi de faire la politique.»
Mais trop tard ! «On ne peut plus faire machine arrière, concède le président de l’Ucs. Non seulement on est embarqué, mais aussi on a embarqué des milliers de personnes. Tout cela on l’a subi dans la plus grande dignité.»
À en croire Baldé, il lui aurait suffi de rejoindre le camp présidentiel pour que la Crei éteigne les poursuites contre lui. Mais, jure-t-il, il ne cèdera pas : «Ceux qui me connaissent savent que je suis réfractaire au chantage. Je suis prête à mourir pour mes convictions.»