Abdoul Mbaye, premier Premier ministre de la deuxième alternance et président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) va briguer le suffrage des Sénégalais à la présidentielle de 2019. Mais, d’aucuns affirment qu’un tel choix est impossible à cause de sa double nationalité. Seulement, l’intéressé a confessé avoir opté pour la nationalité strictement sénégalaise depuis longtemps.
Abdoul Mbaye ne peut être candidat à la présidentielle de 2019 à cause de sa double nationalité. Cette affirmation est largement partagée dans le landerneau politique sénégalais, surtout au sein de certains cercles du pouvoir. Mais, face à de telles assertions libres, l’intéressé a tenu à apporter des éléments de clarifications pour couper court à toute forme de rumeur. «Il est vrai que j’ai eu la nationalité française à cause de ma mère. Donc, j’avais la double nationalité. C’est-à-dire sénégalaise et française. Mais, ce n’est plus le cas», a-t-il soutenu. Il ajoute : «Je l’ai laissée derrière au profit de la nationalité sénégalaise. Ce qui veut dire que je suis à 100% Sénégalais. Le moment venu, ceux qui en douteront verront les preuves déposées sur la table».
Une manière pour lui de faire savoir qu’il n’y a aucun barrage sur la route menant à la présidentielle de 2019, surtout que la Constitution indique que les candidats doivent exclusivement être de nationalité sénégalaise. D’ailleurs, par rapport à ces joutes, l’ancien Premier ministre est revenu sur ses ambitions, même si, par ailleurs, il n’a pas récolté des scores honorables aux élections législatives de 2017. «Les élections législatives et celle présidentielle ne sont pas pareilles. Il y a une grande différence. À la présidentielle, c’est une personne qui est mise devant. Donc, il faut bien percevoir la différence», note-t-il lors de l’émission Face 2 Face.
Non sans dire qu’ils ont «décidé d’aller aux législatives uniquement dans le but de savoir quelle démarche adopter. À l’issue, nous n’avons pas eu de député, mais nous avons énormément gagné en maturité pour faire face aux prochains combats». Dans la même lancée, il indique qu’ils mettront les moyens nécessaires pour aller à la rencontre des Sénégalais. Seulement, vu comme un leader qui ne met pas la main à la poche, Abdoul Mbaye rétorque : «L’on ne peut pas mettre en place un parti politique et être pingre. C’est impossible, car les dépenses deviennent autres. Mais, la politique n’est pas l’argent. Il faut aller vers une politique de rupture, d’engagement et de citoyenneté».
SI JE DEVAIS REVENIR DANS UN POSTE DE PREMIER MINISTRE, JE NE DIRAI PAS NON PARCE QUE JE TRAVAILLE POUR LE SENEGAL
Revenant sur les raisons de sa séparation avec le Président Macky Sall, le patron de l’Act de monter au créneau pour faire certains rappels : «Ma méthode de banquier, le refus de signer certains marchés, alors qu’ils en avaient besoin avec l’approche des élections locales, peut-être a été la cause du choix du Président Macky Sall de se choisir un Premier ministre plus politique. Il m’en a parlé et je lui ai dit qu’il n’y a aucun problème. Par rapport aux réalisations lors de mon passage à la Primature, il m’est difficile de dire qu’elles sont de moi, car, un Gouvernement est collégial. Toutefois, sur nombre de dossiers, en tant que Premier ministre, nous avons beaucoup travaillé dans l’anticipation. Ce qui nous avait permis d’avoir une bonne politique agricole sans oublier des mesures hardies en ce qui concerne les inondations». À l’en croire, «l’autre véritable problème concerne Petro Tim. Mais on m’avait caché beaucoup de choses dans cette affaire.
On m’avait caché qu’Aliou Sall était proche du patron de Petro Tim. On m’avait caché qu’il y avait du faux à tous les niveaux. Mais, si je le savais, je n’aurais jamais signé le plus petit papier». Il termine en faisant remarquer que «si je devais revenir dans un poste de Premier ministre, je ne dirai pas non parce que je travaille pour le Sénégal. Mais, ce ne sera pas avec le Président qui est encore en place.»