Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye, condamne avec fermeté la volonté des autorités à vouloir libérer Karim Wade et par ricochet, mettre fin à la traque aux biens mal acquis. L’ancien Premier ministre y voit une trahison contre le peuple et plaide pour le renforcement de l’Ofnac. Le bureau politique de l’Act, qui s’est réuni avant-hier, réclame une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur l’affaire Bictogo dans laquelle l’Etat a octroyé 12 milliards à la société Snedai en guise d’indemnisation.
L’ancien Premier ministre et président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye, s’étonne du silence des partis politiques face à la volonté du Président Macky Sall de libérer Karim Wade.
Selon le bureau politique de l’Act, qui s’est réuni avant-hier, les autorités se sont inscrites dans une dynamique de mettre un terme à la mission de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). «Le bureau de l’Act a regretté les signaux persistants, révélateurs de la volonté des autorités de mettre définitivement fin à la lutte contre les biens mal acquis. Il attire l’attention sur cet engagement trahi. Une trahison, qui, malheureusement n’aidera pas au combat contre des pratiques susceptibles d’annihiler tout effort de développement destiné à l’amélioration du sort de nos populations démunies, et dont la souffrance a été l’amer constat fait par la mission de l’Act en terre de Casamance», indique l’instance dirigeante de l’Act, dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Dans le même sillage, Abdoul Mbaye et ses camarades exigent du Gouvernement l’octroi de moyens conséquents à l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) afin qu’il fasse correctement son travail. Aussi, les responsables de l’Act demandent au Gouvernement de sanctionner les personnalités dont les attitudes tendent à gêner ou décrédibiliser le travail de Nafi Ngom Keita et de son équipe. «Le bureau de l’Act demande le suivi effectif du rapport de l’Ofnac et que des enquêtes judiciaires approfondies soient engagées conformément à ses recommandations», clament les responsables de l’Act. Par ailleurs, l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) relève un début d’aveu dans l’octroi du marché des visas d’entrée au Sénégal, et de l’indemnisation surprenante de la société Snedai de la part de l’ancien ministre de l’Intérieur.
Ainsi, les responsables de l’Act réitèrent leur invite à l’Assemblée nationale de se saisir de l’affaire et diligenter une commission d’enquête. Pour ce qui est du dialogue national, l’Act estime qu’une attention doit être accordée au calendrier républicain. «Aucune raison ne saurait justifier le non respect du calendrier républicain et donc un possible report des élections législatives, qui doivent avoir lieu en juin 2017. Le renouvellement des cartes d’identité et/ou d’électeurs ne saurait être retenu comme motif pour une telle manœuvre. A défaut de ne pouvoir procéder à leur renouvellement dans les délais, il conviendrait, pour contourner un tel prétexte, de retenir la solution portant prolongation de validité des cartes d’identité actuelles», soutient l’ancien Premier ministre. Et pour parer à d’éventuelles fraudes électorales et éviter les bureaux fictifs, l’Act préconise la publication de la liste exhaustive des bureaux de vote avec adresse précise.
ACCORDER UNE ATTENTION AUX PROJETS APPORTANT DE L’EAU ET DE L’ELECTRICITE, AUX PETITS PROJETS AGRICOLES ET A LA FORMATION
Le bureau politique s’est réjoui de l’accueil réservé à la délégation de l’Act dans toutes les villes et villages visités lors de la tournée du président Abdoul Mbaye en Casamance. Après la tournée, Abdoul Mbaye et compagnie sont d’avis que «la recherche d’une répartition plus équitable de l’effort d’investissement public doit amener les autorités à ne plus donner autant de priorité aux grands projets, surtout ceux qui ont le désagréable inconvénient d’alourdir exagérément l’endettement de la Nation. Il apparaît, par contre, nécessaire d’accorder une attention toute particulière aux projets apportant l’eau et l’électricité, aux petits projets agricoles, et à la formation technique et professionnelle au plus près des populations ».
Source l’AS