Après l’annulation de son élection du mois d’août, le Kenya organise, jeudi 26 octobre, une présidentielle à risques. Plusieurs organisations de la société civile et chancelleries occidentales ont tenté de temporiser, mais à trois jours du vote, la tension est loin de retomber.
Même si des appels au calme et au dialogue sont lancés de toutes parts, lundi soir, la Super Alliance nationale (NASA), principal parti d’opposition, a maintenu ses manifestations prévues ce mardi 24 octobre et mercredi. Le face à face pourrait être tendu avec les forces de sécurité, critiquées pour leur brutalité.
Lundi, l’ambassadeur américain, Bob Godec, leur a demandé d’utiliser le moins possible la force et seulement en cas de dernier recours. Le diplomate a également poussé pour des actions en justice contre les agents coupables de violence.
Le ministre de l’Intérieur a quant à lui temporisé et demandé à ses hommes d’agir avec retenue jusqu’à l’élection, mais Fred Matiang’i, a ajouté qu’il y aurait de sévères actions contre les pilleurs et ceux qui commettront des troubles.
Ses propos n’ont pas calmé le jeu, loin de là. Des cadres de l’opposition ont aussitôt annoncé qu’ils préparaient une action contre lui devant la Cour pénale internationale (CPI).
Pour ne rien arranger, lundi, le parquet a ordonné l’interpellation de plusieurs personnes, dont Ruth Odinga, la soeur du leader de la NASA, pour l’inculper d’incitation à la violence ou encore de destruction de biens, après des attaques contre des membres de la Commission électorale.
Pouvoir et opposition restent donc droits dans leurs bottes. Lundi, le président Kenyatta s’est dit prêt à rencontrer Raïla Odinga mais seulement après les élections. Il s’est quand même entretenu avec le chef de la Commission électorale. Cependant, son face à face avec Wafula Chebukati n’a pas donné grand-chose. Le chef de l’Etat lui a seulement répété qu’il attendait que l’élection soit bien organisée, jeudi, comme prévu.
Avec Rfi