« Nous avons atteint aujourd’hui le niveau d’alerte sur l’utilisation du sable, il nous faut à nouveau anticiper sur les difficultés et les contraintes majeures d’approvisionnement de sable sur les chantiers et les grands travaux ». C’est l’alerte lancée par le ministre en charge des mines et de la géologie, lors d’un atelier tenu ce vendredi 8 avril 2022, à Diamniadio.
En effet, dans une dynamique de sauvegarde et de préservation du littoral, cet atelier de concertation sur l’exploitation du sable dans les régions de Dakar et Thiès, est une réponse anticipative face aux grands défis de disponibilité et d’approvisionnement de la ressource. « La demande en marché de sable dans le secteur de la construction reste élevée. Les besoins en sable pour la construction de logements et les infrastructures nécessitent notamment dans le cadre du PSE, un apport croissant de sable. Si des mesures alternatives ne sont pas envisagées, nous allons vers une tension certaine tant au niveau de la production qu’au au niveau du marché », dira le ministre Oumar Sarr.
Cependant, malgré les jalons posés depuis 2004, avec la découverte d’importantes réserves de sable à Tivaouane Peulh et dans la région de Thiès pour trouver une alternative à l’exploitation du sable de plage et passer à la fermeture définitive du sablier du littoral de Mbeubeuss en 2008, « nous sommes dans un contexte où le sable se fait de plus en rare, d’autre part, l’exploitation pose un certain nombre de problèmes. L’État perd beaucoup d’argent avec l’exploitation frauduleuse et quelques aspects liés à l’irrespect de la réglementation en vigueur », a fait savoir Ibrahima Diallo, directeur de cabinet du ministre des Mines et de la géologie.
Toutefois, ce cadre de concertation avec les acteurs du secteur est établi pour faire face aux nombreux défis liés généralement à la dégradation de l’environnement, les litiges fonciers, le manque de formation des acteurs, l’Ignorance des règles de sécurité et de santé au travail, la récurrence des accidents liés aux éboulements, l’absence d’instruments de mesure de niveau d’extraction pour connaître le niveau de terrassement des carrières, un trafic dense des camions entrainant des problèmes d’insécurité, l’absence d’équipement de protection individuelle (EPI), entre autres préoccupations.
« L’atelier de ce matin est arrivé à son heure. Il devra nous aider en trouvant les solutions les plus structurelles à cette lancinante question qui traverse l’esprit des consommateurs et des gestionnaires des grands projets de l’État », a-t-il terminé.