La course est lancée pour les prochaines élections législatives du 31 juillet 2022. Pouvoir, opposition et candidats indépendants affutent leurs armes pour mieux engager la bataille.
Avoir le nombre de parrains exigés sera la première étape pour les candidats. Mais au sein de la majorité, le démarrage se fait d’une autre manière. Le président Macky Sall semble opter pour l’opération grand ménage avant ces joutes électorales. Ministres catastrophes, DG paresseux, conseillers provocateurs n’échapperont pas à l’aspirateur du commandant en chef.
L’Alliance pour la République (APR) est le parti le plus désordonné. Benno Bokk Yakaar est la coalition qui compte le plus de frustrés. Ces maux dont souffrent la mouvance présidentielle se répercutent sur la marche du pays. Des ministres de la République sont incapables de remplir leur mission. Des directeurs et conseillers jettent l’opprobre sur le Président de par leur incompétence et leur insolence. Pour démontrer qu’ils en avaient marre de tels comportements, certains sénégalais ont voté contre le pouvoir.
Macky Sall, qui a retenu la leçon des locales, commence à faire le nettoyage en attendant son nouveau gouvernement. Le premier a passé sous l’aspirateur est le délégué général à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/ FJ). Dans ses inepties, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des femmes, le 8 mars dernier, il a touché une corde sensible, celle de la religion. Les propos « déplacés » qu’il a tenus, ont mis en colère certains marabouts. Papa Amadou Sarr s’est fait lyncher sur les réseaux sociaux. Pour régler la situation, Macky Sall l’a tout simplement viré.
Cette décision de limoger Papa Amadou Sarr est vivement saluée par les sénégalais. Une décision qui démontre fortement que le chef de l’Etat est loin de défendre les pourfendeurs de l’islam et les homosexuels comme l’affirment certains mouvements. Mais en agissant de la sorte, le locataire du Palais envoie un message clair à ses sbires avant les législatives. Macky Sall ne veut plus donner à des associations comme « And Samm Jikko Yi » un motif pour lancer une campagne de propagande contre son gouvernement à la veille d’élections.
Le chef de l’Etat est prêt à tout pour garder sa majorité au Parlement. Macky Sall ne laissera aucun incompétent le mettre à mal avec ses électeurs. D’ici les législatives et même jusqu’en 2024, tout dérapage sera sanctionné. L’opération de charme est lancée. Ministres, directeurs généraux ou conseillers qui ne voudront pas être sacrifiés devront donner l’exemple aux yeux des sénégalais. Mais cette nouvelle voie prise par le chef de l’Etat n’est pas sans risque pour lui et la cohésion au sein de son parti.
En voulant plaire pour les législatives, le Président Macky Sall risque de poser les germes de la division dans ses rangs. Frustrés, les limogés pourraient prendre un chemin contraire à celui du parti. Comme ce fut le cas lors des locales, les adversaires de Benno seront des membres de Benno. De nouvelles listes parallèles vont considérablement affecter l’électorat de Benno Bokk Yakaar.
Le Président a trouvé le chemin pour calmer la colère populaire contre son régime en sanctionnant sévèrement toutes les incartades envers les foyers religieux. C’est ainsi qu’il va effacer tout obstacle qui sera entre lui et sa victoire aux législatives. Avec sa côte de popularité qui grimpe depuis la victoire des Lions et l’inauguration du Stade Abdoulaye Wade, Macky ne voudrait surtout pas donner un os à ronger aux « snipers » de « And samm Jikko Yi ».
Dans la foulée du Limogeage de Pape Amadou Sarr un vent de panique s’est emparé de la mouvance présidentielle. Les ministres et les DG sont en sursis surtout avec le remaniement annoncé.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru