« L’Église, par notre voix, interpelle (…) le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et exige des excuses publiques de la part de l’Imam Serigne Lamine Sall, à la hauteur des offenses qu’il a portées à la communauté catholique ».
Cette déclaration est faite par Abbé Alphonse Biram Ndour, Vicaire épiscopal chargé du dialogue inter-religieux, Philippe Abraham Birane Tine, président du Conseil National de Laïcat et Abbé Augustin Sébastien Mamadou Diouf, coordinateur national de l’Apostolat des Laïcs, dans une lettre de protestation adressée, ce dimanche, au président du Cnra Babacar Diagne, suite aux qu’ils jugent « propos blasphématoires et offensants » tenus à l’encontre de la communauté catholique nationale et, par-delà, du monde entier, lors de l’émission « Diné Ak Jamono » du jeudi 24 février 2022.
Pour le Conseil national du Laïcat (Cnl) et l’Église Catholique du Sénégal, « le Sieur Sall a, dans ses propos, assimilé notre religion à la franc-maçonnerie, et a tenu des propos blasphématoires sur notre foi. Il s’est purement et simplement attaqué aux fondements de notre croyance ».
Dans cette lettre, dont copie est également envoyée au ministre de l’Intérieur, l’Eglise considère que « ses propos sont d’une rare gravité et l’amalgame sans fondement. Ils nous interpellent tous, musulmans comme chrétiens, en ce sens qu’ils peuvent contribuer à saper notre cohésion nationale. Il nous a fallu beaucoup d’entregents pour calmer les fidèles chrétiens qui sont en train de s’organiser pour une riposte à la mesure de l’insulte ».
A les en croire, les mêmes reproches s’adressent à la télévision Walfadrji qui a servi de support pour véhiculer ce message méprisant ainsi qu’à l’animateur du jour qui n’a pas daigné rappeler à l’ordre son invité, pour lui signifier qu’il était en train de porter atteinte à la religion d’autrui.
Car, selon eux, de tels dérapages, peuvent très vite, installer notre cher pays dans une situation d’instabilité. « Pour éviter d’en arriver à cet extrême, nous faisons confiance à la clairvoyance de votre autorité afin de faire respecter les règles de pluralisme, d’éthique et de déontologie. Attributions qui sont la raison d’être du Conseil que vous dirigez. La communauté catholique n’a fait de tort à personne, ne se prononce pas sur le fondement de la foi des autres et donc, par conséquent, exige du respect mutuel et réciproque, pour une paix durable », lit-on dans ce texte.
A rappeler que, dans un communiqué, le groupe de presse Wal Fadjiri avait présenté des excuses publiques à la communauté catholique du Sénégal.