Le président de la République du Sénégal est prêt à faciliter le retour des Sénégalais qui combattent dans les rangs des groupes djihadistes tels qu’Al Qaïda et le branches libyennes, nigérianes et syriennes de l’organisation Etat islamique. Mais selon Macky Sall, ça ne se fera pas sans conditions préalables.
C’est un secret de polichinelle. Des Sénégalais ont été enrôlés par les groupes djihadistes et combattent aussi bien en Syrie qu’en Libye. Selon les estimations de la presse, ils ne seraient pas moins d’une trentaine à avoir rejoint soit l’Etat islamique ou Al Qaïda entre la Libye, la Syrie et le Nigeria. Certains d’entre eux que buzz.sn a interviewés expliquent leur « hégire » par une « obligation pour tout musulman de vivre en terre islamique » puisqu’à leurs yeux, le Sénégal est « une terre de mécréance ». Convaincus que toute la planète doit être islamisée, ces combattants sénégalais de l’Ei envisagent de mener le djihad au Sénégal pour y appliquer la charia comme c’est le cas dans les villes contrôlées actuellement par le groupe djihadiste en Syrie, en Irak et en Libye. Ils parlent même d’un programme bien ficelé pour les « soufistes ». « On va les combattre par notre façon jusqu’à ce qu’ils arrêtent de faire le tour des tombes de leur marabouts, jusqu’à ce qu’il ‘arrêtent de fêter le Gamou et le Magal dans tous les coins. Et jusqu’à ce que les Layenne renoncent à leur croyance de folie…», prévenait l’un d’eux dans un entretien avec buzz.sn. Macky Sall lors de son interview avec Dubai Tv Interpellé par la journaliste de Dabai Tv sur la réponse de l’Etat à ces menaces peu voilées, le président de la République du Sénégal semble avouer son impuissance face au péril djihadiste. « Il est difficile de dire qu’il y a un dispositif (sécuritaire) pour empêcher de faire puisqu’on a vu que les grandes nations n’ont pas pu empêcher (…) il faut que nous soyons modestes dans nos déclarations. On ne peut pas empêcher qu’il se passe une action hostile ou terroriste », avoue Macky Sall pour qui, il faut mettre l’accent sur le « contrôle » et la « résilience ». « Il faut pouvoir se relever et faire face. Voir ce qui n’a pas marché. Aujourd’hui, les Etats-Unis, la France, des pays d’Afrique etc. sont frappés », renchérit le président Sénégalais. Qui ne s’oppose au retour de ces « nationaux », si tant est qu’ils sont « Sénégalais ». « Si c’est des Sénégalais, nous allons les réadmettre chez eux, avec des mesures d’accompagnement (…) on ne peut refuser à un national de rentrer chez lui sauf s’il y a des raisons objectives et très sérieuses qui pourraient justifier une telle action », promet-il. Qu’en pensent les principaux concernés ? L’ancien étudiant en médecine reconverti en djihadiste au sein de l’Ei disait à buzz.sn : « l’Idée de retourner au Sénégal n’a jamais effleuré l’esprit ».