La page des élections locales du 23 janvier 2022 est loin d’être fermée pour Yewwi Askan Wi dans certaines communes et départements. De nouveaux maires n’ont pas encore commencé le travail. Si certains peinent à trouver leur marque, d’autres n’ont toujours pas encore un bureau municipale fiable pour s’atteler à leurs tâches. C’est le cas de la commune de Guédiawaye. Le nouvel homme fort, Ahmed Aidara, n’a toujours pas réussi à avoir la majorité au sein de son conseil municipal. Et la coalition Yewwi Askan Wi a sa part de responsabilité dans la situation inconfortable dans laquelle se trouve l’animateur.
En politique, seul les plus rusés survivent, cela Ahmed Aidara l’aura appris très tardivement. Le tombeur du frère du président est dans une situation des plus inconfortables pour un maire nouvellement élu. En effet, l’animateur n’a pas encore réussi à avoir la majorité au sein de son conseil municipal. Aliou Sall a réussi une prouesse qu’on pourrait qualifier de coup d’État. Pendant qu’Ahmed Aidara savourait sa victoire, il planifiait son dernier coup. Il a réussi à rallier certains conseillers nouvellement élus à sa cause.
Une situation qui aurait pu être évitée si Ahmed Aidara n’était pas un nullard politique. Mais comme le révélait Xibaaru, il a fait une véritable erreur de débutant. Sa situation actuelle prouve qu’au sein de la coalition Yewwi Askan Wi, il y a un véritable problème sur le choix des candidats. Cette coalition, avec tous les grands leaders qui la composent, ne devait jamais commettre l’erreur de porter Ahmed Aidara comme tête de liste. Un homme politique comme Malick Gakou était le profil le plus adapté pour ce poste.
Yewwi a préféré envoyer Ahmed Aidara sur l’autel du sacrifice. Sachant qu’Ahmed Aidara n’avait aucune compétence dans la gestion municipale, les leaders de Yewwi Askan Wi devaient faire de sa formation une priorité. Khalifa Sall, qui a été maire pendant 8 ans (2009-2017), et Malick Gakou, l’homme qui a une longue expérience politique, pouvaient donner à l’animateur les armes pour contourner le piège d’Aliou Sall. Mais leur vision se limitait au scrutin du 23 janvier.
Malheureusement au sein de cette grande coalition Yewwi Askan Wi, certains leaders semblent être des privilégiés par rapport à d’autres. Des éléments « extérieurs » sont mêmes venus prêter main forte à ce maire à l’agonie. En effet, le patriarche de la politique, Me Abdoulaye Wade, a demandé aux conseillers de Wallu Sénégal de prêter main forte à Ahmed Aidara. Même les conseillers du PDS, accusé d’être des « vendus », comptent lui apporter son soutien.
Mais la situation n’est pas encore désastreuse. Il reste toujours le vote des 14 conseillers. Et si ces derniers se tournent vers Ahmed Aidara, la situation pourrait changer. Si cela arrivait, le maire de Guédiawaye devrait dire merci à l’ancien président Abdoulaye Wade qui a intimé l’ordre à ses militants de voter pour lui. Et Yewwi doit saisir la balle au rebond pour lui apprendre les rouages de la politique. Sinon, ils l’auront sacrifié dans leur lutte contre Macky Sall et son régime.
La messe est dite ! Ahmed Aidara doit impérativement apprendre à faire de la politique car ce n’est pas donné à des novices et à des naïfs. Les erreurs de débutant qu’il commet lui seront fatales tout le long de son mandat. Au même moment, Yewwi Askan Wi doit faire le tri des candidats envoyés à la bataille. Il ne sert à rien de déboulonner un régime pour y mettre un autre qui ne vaut absolument rien. La politique n’est pas un terrain pour régler les frustrations de certaines personnes. La politique c’est « l’art de gérer la cité » et cette gestion s’apprend.
Les manquements d’Ahmed Aïdara au préfet et à la Police lors de son installation manquée en présence d’Aliou Sall, en disent long sur son incurie…
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru