La réforme dont a besoin le Conseil supérieur de la magistrature et qui ressort de l’avis de l’écrasante majorité des magistrats consiste à définir des critères objectifs de nomination basés sur l’ancienneté, la compétence, la performance en juridiction et l’exclusion de toute affectation-sanction à la suite d’une décision rendue par un magistrat en son âme et conscience. L’avis est du Président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS).
Face à la presse dans le cadre de la première sortie du nouveau bureau, le juge Ousmane Chimère Diouf affirme : « d’aucuns estiment que la composition actuelle du Conseil supérieur de la Magistrature ne permet pas aux magistrats de jouir pleinement de leur indépendance du fait de la présence du Chef de l’État et du garde des sceaux. Ces derniers limitent donc leur conception de cette notion aux seules décisions prises par cette instance. Cette conception réductrice appelle de notre part les remarques suivantes : le magistrat lui-même ne doit pas créer les conditions de sa vulnérabilité en faisant de son lieu de travail un critère d’indépendance, il doit être prêt à servir partout où le devoir l’appellera en ne se souciant que de bien faire son travail. Le sentiment du devoir accompli, en ne sortant jamais du cadre de son serment, doit primer sur ses ambitions personnelles ».
Selon lui, « le manque d’indépendance ne peut pas être lié uniquement à la présence du Chef de l’État et du garde des sceaux d’autant que le conseil est majoritairement composé de magistrats qui doivent pleinement jouer leur rôle. L’indépendance du magistrat ne peut résulter d’une simple déclaration d’intention, elle se vit au quotidien et aucun magistrat n’a le droit de remettre en cause ce principe dans sa prise de décision pour quelque motif que ce soit ».