Le président Macky Sall ne lâche rien contre les nouveaux types d’opposants qui sont violents et arrogants. Depuis 2015, l’opposition a accueilli un nouveau genre qui sème la violence dans la rue comme stratégie de conquête du pouvoir ; et le président dégarni dans son camp avec un entourage médiocre, se voit obligé d’aller chercher du renfort pour espérer arriver à bout de ce volcan dormant qui risque d’embraser le Sénégal comme ce fut le cas au mois de mars 2021…
« Ce que je peux vous dire par contre, est que ce qui s’est passé en mars ne se passera plus dans ce pays. On ne peut plus laisser les gens, sur quelque prétexte que ce soit, mettre à feu et à sang le bien public comme privé de façon volontaire », a déclaré le président Macky Sall dans un entretien avec Radio France internationale (RFI) et France 24…Il répond ainsi aux menaces proférées par Ousmane Sonko du Pastef sur une seconde vague qui pourrait être plus meurtrière que la première.
Mais chaque semaine qui passe au Sénégal voit l’opposition menacer le palais par des manifestations et des pressions dans la rue. Et face à cela, la mouvance présidentielle est inactive en laissant leur « patron » seul face à ceux qui incarnent la nouvelle opposition sénégalaise. Ousmane Sonko et Barthélémy Dias occupent les rues, les médias et font la loi partout où ils passent. Devant l’impuissance de ses partisans, Macky Sall est obligé d’aller chercher du rendort dans l’opposition. Et il le fait de manière subtile…
La stratégie
Qui pour arrêter Ousmane Sonko et Barthélémy Dias ? Macky Sall sait que pour arrêter ces jeunes furieux, il est obligé de puiser dans l’opposition. Comme dit le proverbe : « Si tu ne peux pas battre l’Ours, utilise la force de l’Ours pour le battre ». Alors Macky va utiliser les forces de l’opposition pour battre Sonko et Barth ; Et il a eu une idée ingénieuse…avoir le maximum d’alliés dans l’opposition pour isoler les deux opposants radicaux.
Après une longue négociation, Macky étête l’opposition en faisant avec Idrissa Seck une alliance contre nature, le fameux « mburu ak Soow ». Et aujourd’hui, il veut attaquer le tronc de cette opposition en en la coupant de sa base. Il commence par séduire cette même opposition en ramenant sur la table, une de leurs revendications principales pendant le dialogue national. L’amnistie de Karim Wade et de khalifa Sall. Ce sujet que tout le monde avait enterré pensant que le locataire du palais ne le fera jamais…
Karim Wade et Khalifa Sall ont perdu leur éligibilité conformément aux dispositions du code électoral sénégalais. L’ancien maire de Dakar a été condamné à cinq ans de prison et cinq millions d’amende dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Et le fils de l’ancien président en exil au Qatar, a été condamné à six ans de prison et 138 milliards Fcfa d’amende pour enrichissement illicite. L’absence de ces deux mastodontes de la scène politique a contribué à la montée en puissance de Ousmane Sonko…Et Macky tente de les faire revenir par une loi d’amnistie
« Est-ce que c’est une amnistie ? Une sorte de réhabilitation ? Je ne sais pas. Je ne sais pas trop. Je l’ai déjà dit au Cadre unitaire de l’islam au Sénégal qui intervient beaucoup pour pacifier le milieu politique » a lancé le président Macky Sall aux journalistes français. Et plusieurs sources avancent des négociations déjà entamées avec Karim Wade. Et le retour de ce dernier pourrait mettre fin à l’hégémonie de Sonko et Barth dans l’opposition.
Khalifa Sall n’aurait jamais laissé Barth être candidat à la mairie de Dakar s’il était réhabilité. Tout comme Sonko ne serait jamais arrivé 3ème à la présidentielle de 2019 si Karim Wade s’était présenté. Donc le retour de Karim et Khalifa réduirait considérablement les forces de cette opposition de circonstance. Et Macky fera tout pour avoir au moins l’un des deux dans sa mouvance avec des propositions alléchantes. Karim Wade pourrait faire alliance avec Macky pour les prochaines législatives.