La Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) procède, depuis le 30 novembre, à la destruction de panneaux publicitaires le long des axes routiers. Une initiative qui n’est pas du goût des acteurs du secteur. A cet effet, L’Association professionnelle de régies publicitaires du Sénégal a organisé, ce jeudi 9 décembre, une conférence de presse pour dénoncer ces opérations qu’elle qualifie de «liquidation» des entreprises sénégalaises au profit de sociétés étrangères.
Dans le cadre de la lutte contre la pollution visuelle et l’encombrement de la voie publique, des opérations de «libération» des axes routiers ont débuté depuis quelques semaines.
Ainsi, des panneaux publicitaires sur la corniche-Ouest (de la mosquée de la Divinité à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor – LSS), sur la route des Almadies (du rond-point routes des Almadies à l’ambassade des Etats-Unis) et sur la RN1 (du rond-point Pompiers à l’aéroport militaire LSS) ont été détruits. Les premiers impactés par ces opérations, les professionnels des régies publicitaires, ont décidé de monter au créneau. Réunis autour d’une association, ils affirment que l’objectif des autorités est de «tout simplement liquider des entreprises sénégalaises. Volontairement !».
Une «liquidation» qui, de l’avis de l’Association professionnelle des régies publicitaires du Sénégal, s’inscrit dans le but d’ouvrir la voie à des sociétés étrangères. «Des investigations ont permis de savoir que l’on cherche à écarter des braves Sénégalais pour ensuite donner le marché à des entreprises étrangères, des amis, des partisans, sous prétexte de désencombrer en nous proposant de petits palmiers», dénonce Abdoulaye Thiam, Président de l’association.
Une situation d’autant plus insupportable pour ces professionnels, car nombreuses sont ces régies publicitaires ayant signé des contrats avec plusieurs annonceurs, qui sont obligées d’aller au bout de leurs engagements et pour d’autres, elles seront obligées d’annuler leurs futurs contrats. Le manque à gagner de ces entreprises locales se chiffrerait entre 300 et 500 millions de F Cfa.
Toujours selon le président de l’association, des milliers d’emplois directs et indirects (entre 3 000 et 5 000) sont menacés. «J’interpelle les employés. Aujourd’hui, on veut vous ôter votre pain de la bouche au profit des entreprises étrangères. Vous devez mobiliser votre entourage dans cette lutte», lance Abdoulaye Thiam.
Outre les pertes colossales de ces opérations, le procédé de la Dscos semble provoquer des interrogations. Les hommes déployés par la direction auraient épargné certains supports dans leurs opérations. L’association compte saisir la justice à cet effet.
«Nous allons porter plainte contre la Dscos pour que de telles choses ne se répètent pas», annonce Abdoulaye Thiam.
«Macky Sall est un président violent»
Venu prêter main-forte à ses collègues syndicalistes, Dame Mbodj, Secrétaire général du Cusems/Authentique, rejette la faute au chef de l’Etat Macky Sall. «On a un président de la République, sous couvert de la Dscos, qui sabote les entreprises sénégalaises et qui met, par la même occasion, celles de nombreux autres au chômage. Nous lui rappelons (Macky Sall) qu’il a été élu pour encadrer les Sénégalais. Il n’est pas censé agir pour ses intérêts, mais pour les intérêts nationaux. S’il y a un nouveau cahier des charges, il se doit de le mettre sur la table et de discuter avec les acteurs dans l’optique de les renforcer. Au lieu de ça, il préfère aider les étrangers. Nous ne l’accepterons pas», martèle Dame Mbodj dans une salle galvanisée à l’entente de ces mots.
Par la suite, le secrétaire général du Cusems/A a fustigé les méthodes employées par la Dscos jugées «barbares», qu’il impute de nouveau au chef de l’Etat, en le qualifiant de président «violent».