Attaque ethniciste : outrés par les propos de Gaston Mbengue, la classe politique et la société civile exigent des excuses publiques et alertent.

À l’heure où des initiatives sont prises pour instaurer un charte de la paix en vue des élections locales qui se profilent à l’horizon, des politiques s’évertuent à jouer avec le feu à l’image de Gaston Mbengue. Invité d’une émission télévisée durant le week-end, le promoteur de lutte et homme d’affaires a tenu des propos discriminatoires à l’endroit du candidat à la mairie de Dakar, Barthélémy Dias lesquels ont outré l’opinion nationale.

Classe politique, société civile et leaders d’opinion ont condamné les propos du promoteur de lutte qu’ils considèrent comme une dérive attentatoire à la cohésion nationale.

« Les propos de Gaston Mbengue sont abjects. Le Sénégal est une République laïque et démocratique qui porte la promesse de l’amitié interconfessionnelle et l’effacement des barrières ethniques. Un peuple, un but, une foi. Il ne faut jamais cesser de le rappeler face aux pyromanes », a commenté le leader de la République des Valeurs, Thierno Alassane Sall.
Pour sa part, Abdoul Mbaye de l’Alliance pour la citoyenneté et le Travail (ACT) se dit dépité par cette maladresse de plus d’un soutien du président Sall.

« L’entourage de @Macky_Sall devient de plus en plus dégoûtant. Des brutes sans cerveau mettent en danger la Nation en raison de la peur qui les gagne. Hier cet indigne député SOW. Aujourd’hui ce Mbengue dont on s’interroge sur ce qui peut en faire un invité des télévisions », a-t-il écrit sur un post Twitter.
Le président du parti Pastef non moins membre de la coalition Yewwi Askan Wi a tout bonnement demandé des excuses publiques.

« Nous exigeons du Président Macky Sall qu’il condamne dans les 24h, sans réserve et publiquement, les propos scandaleux, l’appel au meurtre lancé aujourd’hui par un de ses souteneurs contre monsieur Barthélémy Dias », a posté sur la toile le candidat à la mairie de Ziguinchor.
La société civile a aussi cloué au pilori Gaston Mbengue et alerte sur le danger que pourrait encourir le Sénégal avec pareils propos.

« Des propos racistes que nous condamnons sans équivoque. Il faut qu’il les retire et présente des excuses. Il faut travailler à consolider la cohésion sociale », a soutenu Alioune Tine de Africa Jom Center. Quant à Seydi Gassama de Amnesty International section Sénégal, il qualifie les propos de Gaston de racistes et xénophobes contre un candidat à la mairie de Dakar.

« Ces propos ne doivent pas être banalisés. Ils constituent un danger pour l’unité et la cohésion nationale », a-t-il insisté.

Le journaliste Abdoulaye Thiam, relève pour sa part, les trois (3) irrédentismes qui croit-il, menacent le Sénégal si on n’y prend garde. « L’irrédentisme régional. L’irrédentisme religieux et enfin l’irrédentisme ethnique », a-t-il cité avant d’appeler les médias à plus de responsabilité dans le choix des interlocuteurs.

« Faisons très attention. Que les médias ne donnent plus la parole à n’importe quel énergumène. À défaut, n’hésitions pas de censurer certains propos », a conclu le rédacteur en chef de Sud Quotidien.

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