Poste de PM…comment Macky a été trompé en 2019 par son « théoricien »

Macky a été trompé en 2019
Macky a été trompé en 2019

Le président Macky Sall n’est pas un homme à prendre des décisions à la hâte. Mais la suppression du poste de premier ministre en 2019 ressemble à une décision tirée par les cheveux. Pendant toute la durée de sa campagne pour le second mandat, le président Macky Sall n’avait nullement évoqué la suppression du poste de premier ministre. Tout est arrivé un mois de mai 2019. Le chamboulement avant la grande purge du mois de novembre 2020…

Mardi 14 mai 2019, un communiqué du gouvernement indique que « M. le président de la République a promulgué ce jour la loi constitutionnelle portant suppression du poste de premier ministre ». Macky Sall avait surpris en annonçant cette réforme. Deux jours après avoir prêté serment pour un second mandat début avril, le président macky Sall, dans la foulée d’une révélation faite par Madiambal Diagne, annonce son projet de suppression du poste de premier ministre pour un fast track avec lui-même aux commandes.

Les choses sont allées très vite. Le président soumet à l’assemblée une révison de la constitution. Elle a été adoptée par les députés le 4 mai à une très large majorité. Et 10 jours plus tard, le président promulgue la loi. L’ancien premier ministre est flanqué secrétaire général de la présidence. Amadou Ba est envoyé au ministère des Affaires étrangères. Et Par décret n o 2019-905 pris ce jour, Monsieur le Président de la République a nommé Madame Aminata Touré, Présidente du Conseil Économique Social et Environnemental, en remplacement de Madame Aminata Tall. Comme si la suppression du poste de premier ministre était le début de la grande purge qui allait concerné ceux qu’on appelait les ambitieux…

La source du mal

Jusqu’à sa réélection, Macky Sall ne savait pas qu’il allait supprimer le poste de premier ministre. Il avait une bonne équipe, des collaborateurs fidèles et loyaux et des combattants politiques qui ne reculaient devant rien…Et un jour tout change. Les artisans de la victoire sont accusés de lorgner le fauteuil du « Patron ». Et c’est là qu’on souffle au président l’idée de supprimer le poste de premier ministre, de virer les ambitieux et de créer les conditions d’un troisième mandat sans contestations internes. Et jusqu’au 1er novembre 2020, le président était dans cette logique d’être le seul « homme capable » de l’APR et Benno.

Mais ce que le théoricien du palais avait oublié, c’était la montée en puissance d’un certain…Ousmane Sonko

Le « Oui et NON » du 1er janvier 2020 de Macky Sall démontrait sa croyance aveugle en la stratégie de son théoricien. Mais en mars tout bascule ; Sonko est accusé de viols répétitifs sur la masseuse Adji Sarr ; le ton monte et la situation dégénère. 14 morts sur le goudron. Sonjko s’en sort avec un contrôle judiciaire ; Et le pouvoir est KO. Les plans du théoricien avaient tout calculé sauf l’hégémonie d’une nouvelle forme d’opposition radicale.

Macky est submergé. Son gouvernement ne suit plus. L’opposition corse son discours ; les activistes s’y mettent. Et son camp multiplie les scandales. Des députés trafiquent des faux billets et des passeports diplomatiques ; le front social bouillonne et le théoricien est malade ; il ne suit plus. La Task Force Républicaine créée pour défendre le président devient un fantôme. Macky commence à comprendre qu’il a été trompé alors il opère un retour en zone.

Il commence par appeler les « bannis de novembre 2020. On le voit dans des présentations de condoléances avec ses anciens collaborateurs. Il enchaîne les coups de fils et multiplient des voyages avec certains. Macky Sall n’a plus confiance au Théoricien ; Alors il veut revenir aux fondamentaux. Et c’est ce qui motive le retour du poste du Premier ministre.

Ismaïla Madior Fall brouille les pistes

Le ministre Ismaïla Madior Fall a tenté sur la chaine de télé publique de donner une explication au retour du poste de premier ministre : « Le président a senti la nécessité de mettre un Premier ministre pour mieux huiler la coordination des affaires gouvernementales sans que ce soit à son niveau. À cause du contexte diplomatique. Parce que le président de la République va être le président en exercice de l’Union africaine. Ce qui fait qu’il consacrera une partie de son énergie aux relations diplomatiques, à l’Union africaine. Et c’est pour toutes ces raisons que le président a estimé nécessaire de réinstaurer le poste de Premier ministre dans l’ordonnancement constitutionnel du Sénégal (…) »…Evidemment un fausse piste pour cacher le malaise de son « Boss »…

Ce que Ismaïla Madior Fall oublie, c’est que « être président de l’union Africaine n’empêche pas d’être président de son pays ». Il y a au sein de l’Union Africaine, un président de la commission de l’Union Africaine qui est le plus haut responsable, le représentant légal de l’Union africaine et l’Ordonnateur principal du budget de la Commission. Il assure les activités quotidiennes de l’Union, représente l’UA et défend ses intérêts, sous l’autorité et sur mandat de la Conférence et du Conseil exécutif. Et Macky sera le président de L’UA (l’exécutif) et non le président de la commission de l’UA qui est dirigée en ce moment par le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

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