En août 2019, sous le poids d’une dette de SENELEC, la Société africaine du raffinage qui était au bord du gouffre avait tapé des deux mains quand Khadim Ba qui s’était improvisé le directeur général de Locafrique, avait annoncé le rachat de ladite dette par « sa structure ». Si une première enveloppe de 50 milliards a déjà été dégagée par une banque de la place, seuls 36 milliards ont atterri dans les comptes de la SAR. En attendant de voir la couleur des 50 autres milliards, la SAR exige la lumière sur les 14 milliards introuvables qui seraient encaissés par des intermédiaires à titre de frais.
Finalement les administrateurs de la Société Africaine de Raffinage devront prendre leur mal en patience et se battre pour éviter de mettre la clé sous le paillasson. Malgré les promesses mirobolantes du sieur Khadim Ba qui avait annoncé à grands coups de publicité l’achat de la créance de SENELEC et le paiement des100 milliards à la SAR, seuls 36 milliards sont tombés dans l’escarcelle de cette dernière sur un premier escompte de 50 milliards payé cumulativement par la CORUS BANK et la Banque Atlantique. Les 14 milliards restants sont introuvables et les différentes parties se renvoient la balle.
Selon des sources proches des deux banques, Coris BANK et Atlantique ont bien accompagné Locafrique dans le rachat de cette créance et reconnaissent avoir bien allongé la rondelette somme de 50 milliards de francs CFA qui constitue le premier montant escompté en faveur de Khadim Ba ci-devant directeur général de la société financière actuellement dans un tumulte judiciaire digne d’un mauvais film américain.
Du côté de la SAR, même si le Top management refuse de se prononcer sur cette question assez sensible, certains cadres reconnaissent que la société africaine de raffinage n’a pas encore reçu les 50 milliards annoncés encore moins les 100 milliards dus par SENELEC. Et légitimement, ces cadres de s’interroger sur le reliquat de 14 milliards sur les 50 milliards réunis par le Consortium de banques (Coris et Atlantique) dans la mesure où ses deux établissements reconnaissent sous le couvert de l’anonymat que les frais de Locafrique, Coris BANK et Banque Atlantique font moins d’un milliard de francs CFA.
Sur 50 milliards de francs CFA escomptés par Coris BANK et Banque Atlantique, 13 milliards restent « introuvables ». La SAR continue de réclamer cette somme qui devrait lui permettre de reprendre du souffle mais……. À qui sont allés ces 13 milliards ?
La société africaine de raffinage est non seulement préoccupée par la « disparition » des 13 milliards mais, elle attend depuis 2019 le reliquat des 50 autres milliards de la dette rachetée par Locafrique. Cette opération qui s’est déroulée sous le magistère de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances Amadou Ba n’a pu arriver à terme du fait de la crainte avérée de la BCEAO sur le litige judiciaire qui oppose Khadim Ba directeur général déclaré et Amadou Ba son père, fondateur et propriétaire de la société Locafrique.
D’ailleurs, nous confie une source proche de l’une des banques, « Il est hors de question de continuer à escompter avec des risques de se retrouver sans interlocuteur crédible. La banque centrale nous a averti en demandant de jouer la prudence avec Locafrique dont chacun des protagonistes dispose d’un registre de commerce même si celui de Amadou Ba a été obtenu suite à une décision de justice ». Concernant les 13 milliards non perçus la SAR, notre source est très formelle, « Il y’avait plus de quinze banques internationales qui étaient en négociation avec les actionnaires (Locafrique et l’Etat en particulier) pour éponger la dette estimée à des centaines de milliards que l’Etat du Sénégal doit à la Société africaine du raffinage (Sar), Coris BANK et Banque Atlantique avaient gagné et ont mobilisé un premier versement de 50 milliards ».
Pour rappel, sur les 15 banques qui avaient répondu de manière favorable à l’offre de Locafrique, on pouvait compter des géants bancaires comme J P Morgan, Eximbank, Deutsbank etc , pour le rachat de la dette de l’Etat qui étaient prêtes à signer une convention avec l’État du Sénégal et racheter ainsi la dette SENELEC pour se faire payer par l’Etat garant, avec un échéancier plus élastique et un taux d’intérêt négocié d’accord parties.
Finalement, ce sont deux banques de la place qui réussiront à réunir le pactole mis à disposition de Locafrique. Mais, en attendant la tourmente à venir avec les affaires Darmon et Alliance, des affaires qui risquent encore de mettre Khadim Ba au devant la scène, la Saga familiale aura fait de nombreuses victimes notamment dans le milieu judiciaire et la gendarmerie nationale.