La mouvance présidentielle est en train de manœuvrer en vue des prochaines élections locales prévues le dimanche 23 janvier 2022. A trois mois de ces élections, les investitures commencent à donner des couleurs. Et les frustrés du pouvoir abandonnent le navire de jour en jour. Abdoulaye Baldé est le dernier à avoir quitté la machine de guerre Benno Bokk Yakaar (BBY). Pour combler ce vide, le président Macky Sall a mis des hommes de « confiances » devant. Mais la super équipe de Macky Sall ne fera pas le poids devant la surprise qui l’attend en Casamance.
La bataille entre alliés sera rude en Casamance. Se sentant « trahi par Macky Sall » suite à l’investiture de Benoît Sambou pour Benno Bokk Yakaar (BBY) comme candidat à la Mairie de la capitale du Sud, Abdoulaye Baldé s’est retiré de la coalition BBY. Le maire de Ziguinchor a décidé de faire cavalier seul. Dorénavant, il fera face à ses camarades de parti pour rempiler à un troisième mandat. Mais il devra se battre pour l’avoir. Car la mouvance présidentielle est décidée à lui barrer le chemin.
Selon la presse, le chef de l’Etat a reçu son task-force dans le Sud au Palais. Benoit Sambou, Seydou Sané et Doudou Kâ ont passé plus de deux heures avec le commandant en chef à débattre de la stratégie qu’ils allaient mettre en place pour abattre Abdoulaye Baldé. Mais aussi faire face à l’opposition qui a pris ses marques dans cette partie du territoire. Le trio a expliqué que, selon leurs calculs, leur parti était suffisamment fort dans la région, pour gagner les élections dans le Sud, sans avoir besoin de « s’encombrer » avec leur ancien allié.
Mais la confiance de la mouvance présidentielle va les mener tout droit à leur perte. Benno Bokk Yakaar n’a pas une très bonne assise en Casamance. En effet, le Sud du pays est devenu la base arrière de l’opposition. Principalement du parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef). Si Benoit Sambou et Cie pensent qu’ils pourront briller aussi facilement, ils commettent une grave erreur stratégique. Et aussi Abdoulaye Baldé qu’ils qualifient d’adversaire encombrant n’a pas dit son dernier mot. Ce, parce que l’Union de Centriste du Sénégal (UCS), le parti de Baldé, pèse plus que la coalition Benno Bokk Yakaar en Casamance.
Pastef-UCS…une union fatale à Macky
Après son départ de la mouvance présidentielle, Abdoulaye Baldé a annoncé qu’il n’écartait aucune possibilité d’alliance. Tout comme lui, Ousmane Sonko voudrait démontrer que la Casamance reste son titre foncier. Si c’est deux partis venaient à unir leur force, rien ne pourrait les empêcher de placer leurs hommes au niveau communal. Chose que le maire de Ziguinchor a compris. En effet, l’ancien commissaire de Police est en discussion avec Pastef pour mutualiser les forces. Alors Doudou Ka, qui cherchait des poux à Sonko, devrait surveiller ses arrières.
Leur alliance donnera du fil à retordre à la mouvance présidentielle. Car depuis les évènements du mois de mars, cheminer sous les couleurs de Benno Bokk Yakaar est devenu dangereux, surtout dans le Sud. La Casamance a payé un lourd tribut lors des évènements de mars qui ont été dramatiques pour la nation toute entière.
Les personnes qui gravitent autour du Président Macky Sall ne lui disent pas toujours la vérité. Si Benoit Sambou, Seydou Sané et Doudou Kâ pensent qu’ils pourront gagner les élections facilement, ils se trompent lourdement. Leurs adversaires sont loin d’avoir abdiqué. Et Abdoulaye Baldé, successeur de Robert Sagna depuis 2009, ne fera pas de cadeau aux personnes qui l’ont « trahi »…Il va les « massacrer » et rempiler pour un 3ème mandat de 5 ans…