Flagrants revirements politiques : Zoom sur les « coupables de transhumance » sous le règne de Macky Sall

A qui mieux mieux ? Amateurs de « jeux de hasard » toujours à la poursuite de la  « meilleure cagnotte »… oups, plutôt transhumants à la recherche de  « prairies verdoyantes». Les mots et expressions pour qualifier ces revirements politiques pendant lesquels des opposants « vendent», sans faire fi de leurs précédents discours, leur « dignité ». Le phénomène a survécu au temps (…). « A Chaque régime ses transhumants », disait l’autre. Zoom sur les plus flagrants de l’avènement de Macky Sall.
Ils ont fondu tout court leur parti dans celui du Président ou sa sa coalition. Ils ne sont sans doute pas les premiers. D’autres ont versé  dans de l’entrisme, apposé leurs signatures à toutes les décisions du régime en restant dans leur parti ou mouvement. Ils ne seront cependant pas les derniers. Les moins nantis partent en singleton libre prétendant souvent drainer un monde fou. Dans toutes les positions ces revirements ou ralliements politiques sont appelés transhumances dans le jargon politique. Depuis l’accession du Président Sall à la magistrature suprême, les Sénégalais ont subi  de plein fouet ces transhumances, les unes plus assommantes que les autres…
Idrissa Seck, le moins attendu Le courage de dialoguer de Idrissa Seck et de ses pairs a été salué par le Président Macky Sall au moment où l’on  polémiquait sur le statut de Chef de l’opposition parce qu’Ousmane Sonko étant pratiquement seul sur le terrain.  Le Président anoblissait-il ainsi l’acte de transhumance ou de ralliement de l’homme de Thiès. Ce dernier, un opposant très virulent allant même jusqu’à contester les résultats de l’élection présidentielle le lendemain de l’annonce de la victoire de Macky Sall, avait tronqué son manteau. Le Chef suprême a même « coupé » des têtes au moment de l’entrée d’Idrissa Seck dans la gouvernance qu’il a toujours contestée et mise à nu.
Un gouvernement à caractère politicien, fruit de négociations secrètes guidées par des intérêts personnels aux antipodes de la préoccupation des Sénégalais pour reprendre Me Abdoulaye Wade qui semblait tout autant surpris par l’acte. Ce dernier s’est, cependant, taillé une couverture version crise sanitaire, le lendemain de son discours accusant Macky Sall de « Mbeurou lamb » avec son fameux « Bakk » le « Wathiathia ». Sans doute l’explication se trouve dans les soucis de relever les défis économiques  que le président et son gouvernement « étaient incapables de relever ».
Quoi qu’il en soit, Idy s’est faufilé et s’est fait une place de choix au moment où « les prétendus au poste de numéro deux comme Aminata Touré, Amadou Ba, Aly, Ngouye Ndiaye, Oumar Youm, entre autres, sont partis ». Pendant ce temps, lui, venait avec ses poulains.
Aissata Tall Sall aussi, a « Osé » le faire Aissata Tall Sall était l’un des opposants les plus farouches à Macky Sall surtout avec l’affaire Khalifa Sall. Cette socialiste pure souche, a fait face au Président Sall mais aussi à son lieutenant Mamadou Racine Sy à la mairie de Podor lors des locales de 2014. Ils ont même été départagés par la justice qui lui a confirmé sa victoire alors que « le camp du pouvoir voulait à tout prix la lui arracher » pour reprendre ses propos. 
Elle  s’est rangée du côté de Khalifa Sall quand Feu Ousmane Tanor Dieng et le Parti socialiste ont valsé du côté du pouvoir, notamment dans la coalition Benno Bokk Yaakar. Après un temps de réflexion,  elle a « osé l’avenir », du nom de son mouvement politique qui s’annonce de gauche mais très puissant également dans le Fouta. L’avocate aura même un poste de député. 
Plus tard, son avenir change de direction et la mène à un poste de Chargée de mission du Chef de l’Etat. La transhumance ? Si cela rime avec aller  d’une  prairie à une autre plus  verdoyante, il faut juste noter qu’elle  est aujourd’hui ministre des Affaires étrangères et déroule le tapis rouge à Macky dans son fief, le Fouta. Elle a aussi suscité beaucoup  d’incompréhensions.Moussa Sy «  le gros poisson » de Macky
Il ne faut jamais prendre pour argent comptant les propos d’un homme politique. Moussa Sy donne sens à cette maxime. Le maire des Parcelles Assainies était affirmatif dans toutes ses sorties surtout au tout début de l’avènement de Macky Sall. Par exemple, disait-il : « Nous avons de la dignité, jamais nous ne serons des transhumants ». Pire, «Je ne serai jamais et je pèse bien le mot un transhumant ». Et d’un coup le discours a changé  sans doute pour donner raison au formateur Ibrahima Bakhoum dans la préface de « Billets de salon » livre du journaliste Mame Gor Ngom. «  (…) les femmes et hommes politiques, un jour, posent des actes et tiennent des propos dont ils se débarrassent le lendemain, aussi facilement qu’ils en avaient défendu la haute importance pour leur pays, pas loin que l’avant-veille » a écrit M. Bakhoum.
Moussa Sy avait donc changé le contenant du discours, anobli à sa manière cette «  trahison » de ses pairs (Taxawu ndakaru) qui l’ont par ailleurs propulsé à la tête de la mairie des Parcelles Assainies. «Je ne suis pas de l’APR, je suis son allié» se défend-t-il toujours. Autrement, Appel national pour la citoyenneté (Anc) sa structure, « s’offre » à Macky.  Ce dernier l’a gratifié d’un poste de PCA et se vantait auparavant d’avoir péché un « gros poisson » aux Parcelles Assainies.
Jules Ndéné ravale ses vomis
Souleymane Ndéné Ndiaye n’a pas transhumé. Il a juste répondu à la main tendue du Président Sall pour ne pas être exécuté ou fusillé. C’est en effet, le sort qu’il souhaitait avec son ralliement aux transhumants. « Ils doivent être exécutés! Les transhumants doivent être fusillés, ce sont des traîtres » disait-il dans une émission télévisée. Il ajoutait : « tous ceux qui ont quitté le PDS pour rejoindre l’APR sont des traîtres. Moi, je préfère mourir que de faire ça ! ».
L’ancien Premier ministre sous Abdoulaye Wade bannit la transhumance, il la réprouve, c’est une contre-valeur de la politique. C’est le pire des actes qu’un acteur politique peut poser, disait-il en outre. Pis, ces transhumants doivent être retirés de la liste des électeurs, car ils ont trahi tout le monde. D’ailleurs, quand une fois président de la République, avec une majorité à l’Assemblée nationale, Jules Ndéné comptait mettre dans le code électoral que tout transhumant perd ses droits civils, civiques et politiques”. Mais ça aussi, c’était avant qu’il ne s’agrippe désespérément à la main de Macky Sall.
Omar Sarr jappe Wade
Omar Sarr du Pds a fusillé son ancien camarade de parti quand il a rejoint Macky. « Souleymane Ndéné Ndiaye a rejoint le camp de la majorité présidentielle. C’est bien triste, tout cela. Pourtant, c’est une trajectoire attendue depuis son départ du PDS malgré ses multiples dénégations. Que vaut désormais Souleymane Ndéné Ndiaye? Que vaut dans notre pays le respect de la parole donnée? C’est triste de voir de tels personnages, avec lesquels nous avons cheminé, terminer comme ça une histoire formidable tissée avec un homme qui leur a tout donné » se demandait-il. Aujourd’hui, il trouve sa réponse toute faite dans sa décision.
« Le président de la République nous a appelés à le rejoindre dans un gouvernement élargi, pour servir le Sénégal, qui peut être menacé face à l’instabilité dans toute la sous-région. Il était important de regrouper toutes les énergies, toutes les forces, pour le Sénégal. Nous avons répondu présent à son appel. Il y a d’autres partis comme Rewmi qui ont répondu présent. Il y a d’autres partis, sûrement, qui discutent, qui soit sont venus, soit viendront. C’est ainsi qu’un pays marche. Il faut chaque fois que les intelligences puissent se rencontrer » disait-il en marge d’une cérémonie de passation de service en tant que ministre dans le gouvernement  de Macky Sall. Il ne s’est pas contenté de s’en aller, le maire de Dagana a fait venir les siens.Sada Ndiaye,  au nom du « sang »
La loi Sada Ndiaye a fait passer le mandat du Président du parlement de 5 ans à 01 an. Autrement, l’homme de Nguidjilogne a été au début et à la fin de l’éviction de Macky Sall de la tête de l’Assemblée nationale en 2008. Pourtant, les deux hommes sont généalogiquement liés. La mère de l’actuel Président de la République habite le village de Sada Ndiaye  qu’il appelle oncle. Lors du lancement des travaux du Dandé Mayo Nord et l’inauguration d’un lycée à Nguidjilogne, dans le cadre de la tournée économique du Président, ils ont marché côte à côte. Images enflammées, le revirement de l’homme qui, à la base était socialiste, était flagrant. 
En 17 ans  de carrière, il a changé de casquette à deux reprises. Il a été responsable du Parti socialiste avant l’alternance de 2000. Emprisonné pour sa gestion du Coud à l’arrivée de Wade au pouvoir, il finit par rallier le PDS. Elu député avec les couleurs du Pape du Sopi, la loi Sada Ndiaye a été fatale à Macky Sall. Sans doute la raison pour laquelle son ralliement annoncé avec fracas n’avait pas excité certains dans les rangs du leader de l’APR. Les bruits de couloir ont ainsi poussé Sada Ndiaye à changer de stratégie : « soutenir le président de la république et ses actions en gardant ses empreintes et son indépendance dans le cadre d’un mouvement ».
Le poids de la transhumance était si lourd que l’homme a présenté pendant son premier discours devant le Chef de l’Etat de plates excuses non sans excuser tout le monde aussi…Dans la foulée, Aida Ndiongue, Farba Senghor, Pape Samba Mboup…
Aida Ndiongue, présidente du Rasan (Réseau des amis et sympathisants de Aida Ndiongue) a décidé de rejoindre Macky Sall. Après le PS et le PDS, elle rejoint donc la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yaakar. Pape Samba Mboup, Farba Senghor aussi ont lâché Wade. Ces deux derniers étaient parmi les plus proches et plus choyés de l’ancien Président de la République. Il en est de même pour Abdoulaye Baldé, le « compagnon » de Karim Wade et Issa Sall éjecté du Pur par le marabout politicien, Moustapha Sy.
L’occasion faisant le larron, Fatoumata Ndiaye de Fouta Tampi n’est pas « coupable de transhumance » comme ces politiques, mais son changement de fusil d’épaule est vu comme une trahison de toute une localité. Et, il faut noter qu’en cette veille d’élection, les ‘’virés politiques’’ seront enregistrés au pluriel.  Le chrono est donc lancé…. Tic Tac !

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