«Il faut rationaliser la distribution des passeports diplomatiques pour en conserver le prestige». Telle est la position de la société civile, en l’occurrence le directeur exécutif d’Amnesty International, Seydi Gassama.
*Interrogé par nos confrères d’ « Iradio », Seydi Gassama pense que cette situation a été créée par l’Etat du Sénégal lui-même. « Le passeport diplomatique est un document extrêmement important, prestigieux de l’Etat qui devrait être réservé uniquement à ceux qui voyagent pour représenter l’Etat du Sénégal autrement dit les ministres, les plus hauts fonctionnaires de l’Etat à la limite les députés mais il n’aurait jamais dit être étendu aux descendants des députés ou des ministres etc… », a-t-il déclaré.
Il pense que la faute revient d’abord à l’Etat qui a commis cette grosse erreur au fil des années. « Je crois que cela a commencé avec Me Abdoulaye Wade pour les députés et finalement c’est ce qui a abouti à cette situation. Un des députés, qui, en respectant bien-sûr la présomption d’innocence aurait contracté des mariages fictifs pour faire bénéficier ce document à des femmes » rappelle-t-il.
Une manière pour lui de demander à ce que l’Etat reprenne les choses en main. « Il faut que l’Etat revoit la question du passeport diplomatique. Qui doit en bénéficier, qui ne doit pas en bénéficier. Il faut restreindre son usage, restreindre sa détention uniquement aux plus hauts représentants de l’Etat. Les autres peuvent avoir des passeports de service qui sont des passeports qui leur permettent d’avoir des visas sans difficultés mais le passeport diplomatique, il faut le réserver aux ministres, il faut le réserver aux députés, aux premiers fonctionnaires de l’Etat, ceux qui voyagent pour représenter l’Etat du Sénégal », recommande-t-il.